Si Sadi et compères l'ont mené sur le terrain politique, et si Mammeri et bien d'autres anonymes en ont emprunté le sentier scientifique, d'autres ont préféré mener le combat identitaire artistiquement, usant de leurs voix et de leurs guitares. Et de ces artistes-chanteurs qui ont mis leur don de la muse et de la poésie au service de la cause identitaire, Lounès Matoub se distingue nettement. Pourtant, bien de ses camarades de combat l'ont précédé puisque lui-même leur ayant rendu hommage plus tard, mais l'homme a pu se forger une réputation de reblle qui lui survit 21 ans après son assassinat. Une aura jamais démentie puisque de plus en plus affirmée au sein de nouvelles générations qui s'y reconnaissent. En témoignent les portraits géants du défunt barde accompagnés de certains refrains de ses innombrables chansons engagées, portées par des milliers de manifestants lors des diverses manifestations de rue comme c'est le cas présentement à l'occasion du mouvement populaire en cours dans le pays depuis le 22 février dernier. Ou encore ces tee-shirts et autres casquettes à l'effigie du Rebelle fièrement portés par des jeunes et sa voix rauque qui résonne dans les espaces publics (transports, cafés et autres restaurants). Autre indice de reconnaissance à l'endroit de Lounès, sa demeure éternelle et sa maison familiale à Taourirt-Moussa sont devenues les destinations privilégiées de nombreux citoyens qui viennent, presque au quotidien, se recueillir à sa mémoire et lui renouveler leur reconnaissance. M. K.
