Plusieurs mouvements sociaux ont été déclenchés, hier, au niveau de la ville à travers différents secteurs renseignant sur un malaise social latent qui ne trouve pas d'échos. Et si les travailleurs de l'entreprise des tracteurs d'Oued Hmimine (Etrag) sont toujours en ébullition, les travailleurs et les paramédicaux de l'hôpital Mohamed-Boudiaf du Khroub ont rejoint hier la protesta en entamant une grève illimitée jusqu'au départ de leur DG. Un préavis a été lancé la semaine dernière où les travailleurs avaient posé comme condition de reprise des négociations avec la direction de la santé, le départ immédiat du directeur de l'établissement. Les travailleurs tous statuts confondus, avaient empêché le directeur, il y a trois semaines, d'entrer à son bureau lui reprochant un mépris envers les employés et un recrutement de ses proches et de personnes «recommandées» par le Directeur général du CHU de Constantine. En colère hier, les protestataires étaient intransigeants «Il n'y a pas d'autres solutions que le départ du directeur de l'établissement». Ils ont demandé de désigner un intérimaire pour prendre en charge les affaires courantes, spécialement le visa pour le versement de la paie aux comptes des travailleurs. «Mais aucune initiative dans ce sens n'a été développée», a-t-on indiqué, ce qui les a mis une fois de plus dans une rage en raison du non-versement de leurs salaires du mois d'avril. De leur côté, les travailleurs du Laboratoire des travaux publics de l'Est (LTP) ont renoué également avec la protestation déjà observée au mois d'avril dernier. Ne voyant rien venir, ils ont déclenché une grève ouverte, hier, pour revendiquer leurs droits socioprofessionnels tels que la gestion des carrières et le versement des primes de rendement et dénoncer les «dépassements et passe-droits qui caractérisent la gestion de la société». Un nouveau sit-in a été observé devant le siège de la direction, sis à la zone industrielle Palma par une centaine de manifestants. Une fois encore, la colère était au rendez-vous lorsque les grévistes ont dénoncé la gestion «opaque» de leurs carrières ainsi que les sanctions prononcées contre les travailleurs sans passer devant la commission de discipline. Non loin des grévistes du LTP, les travailleurs de l'entreprise de la construction et l'urbanisme «Sorest» ont protesté également pour dénoncer l'absence du plan de charge et les retards dans leurs mensualités. Pour rappel, la situation fragile de l'entreprise depuis 2015, a été derrière les nombreux mouvements de protestation observés par pas moins de 800 travailleurs qui voient leur avenir incertain au sein de cette entreprise. En 2015, ils avaient débrayé durant deux mois successifs et n'avaient repris le travail que suite à l'engagement de la direction régionale de régler tous les problèmes de blocage administratif ainsi que la relance de la société avec plan de charge et bien que l'entreprise ait changé de nom pour devenir «Construb-Est», la situation n'a pas beaucoup évolué depuis, concernant la récupération des marchés de construction ouverts au niveau de la wilaya. En attendant des jours meilleurs, les travailleurs ont déclaré la grève ouverte, seul moyen pour faire entendre leurs voix. Ilhem Tir