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Mohamed Ennedjar ou le poète qui met fin aux mouvements de la noria
LE MELHOUN REVISITE
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 05 - 2019

Le poète du melhoun Mohamed Ennedjar, appelé par ses pairs Moul Ena'oûra ou le possesseur de la noria, est un personnage fascinant de par ses poèmes qui sont très nombreux et tous aussi beaux les uns que les autres, à l'image de sallû ‘âla esdîq essâdeq, El ‘arfaouia et djel esla mahdia, entre autres.
Décédé entre 1842 et 1847, il a été le filleul de l'autre grand poète Al-Jilali Mtired de qui il a appris à broder de jolis vers sur des sujets divers.
Néanmoins, ce qui nous intéresse dans la vie mouvementée de cet aède, c'est le sobriquet de Moul Enna'oûra qui lui est resté collé même post-mortem. L'on dit que ce sont ses larmoiements devant la grande noria de oued Fès qui ont été derrière la cessation des mouvements de celle-ci.
Pour les admirateurs d'Ennedjar, il s'agit là d'un miracle, car, raconte-t-on, plusieurs tentatives ont été opérées pour la faire arrêter mais en vain, surtout que dans ses mouvements, ce mastodonte appareil hydraulique émettait un bruit par trop assourdissant pour déranger les riverains dans leur quiétude. Le poète Mohamed Ennedjar, qui venait à peine de s'installer à Fès après avoir quitté Marrakech car il ne pouvait plus vivre sous le toit de l'époux de sa mère, allait régulièrement se délasser sur la berge de l'oued pour oublier ses malheurs et fuir la tristesse que lui a causé son exil forcé. Dans son délassement, notre poète contemplait les incessants mouvements de la noria et les eaux qui débordaient abondamment de ses pales. Pour lui, celles-ci ressemblaient aux larmes qui coulent sur les joues des personnes malheureuses comme lui.
Il est du coup inspiré. Des vers d'une élégie à la consonance lugubre coulaient de source. Il ne pouvait s'empêcher de composer une poésie qui s'appellera à juste titre enna'oûra ou la noria.
Yedza men el bka, bekitini wel-khlayêq meysoura ya enna'oûra, wenta bkak you'âdhâr, ; men djehd oued Fès, theql el ma we eriâch we eddoura, we anna men feqd el wkar, lui adressait-il.
(Cesse tes larmes, tu me fais pleurer pourtant les êtres sont aisés ô noria. Toi, tes pleurs sont excusés. En raison du courant d'oued Fès, du poids de l'eau, des pales et ses tournements, et moi à cause de la perte de ma maison).
Sans qu'on s'y attende, la noria cessa de suite de tourner. C'était un fait fabuleux. Mohamed Ennedjar serait-il devenu un thaumaturge ? Pour les affiliés aux confréries religieuses et le monde des poètes du melhoun, il était fondamental de le croire car les gens de Dieu, insiste-t-on, possèdent des dons inimaginables. Et Mohamed Ennedjar était parmi ces gens de Dieu à même de réaliser des merveilles. Depuis, il devint très respecté par ses pairs qui l'avaient désigné justement Cheikh Al-Achiakh ou le maître des maîtres. Depuis, les poètes en herbe se bousculaient à son portillon pour apprendre de lui la composition poétique. Il aura ainsi plusieurs disciples dont Mohamed Benslimane, Abdelkader Boukhris, El Mekki Nchicher et Abdelfoudil El-Mernissi pour ne citer que ceux-là.
Il serait aussi intéressant de souligner, selon le Dr Mohamed El Fassi dans son encyclopédie El-Ma'âlama, que l'autre cause l'ayant poussé à quitter sa ville natale était un quiproquo avec le sultan au sujet d'une poésie au thème de tatoueur. Le sultan lui-même poète avait proposé à tous les bardes de versifier sur ce sujet. Le jour de la déclamation au palais royal, tous étaient présents à l'exception de Mohamed Ennedjar qui justifia sa défection par le fait qu'il ne pouvait tolérer de versifier sur un sujet tabou mais qu'il aurait préféré plutôt une tatoueuse pour sa femme qu'un tatoueur.
Ainsi, il composa sa célèbre poésie ayant pour refrain : A hedjam erryam etrouk ghzali men ‘arab el mhaya, liha djebt ‘ârem tedri lewcham betbou'e (Ô tatoueur des belles femmes laisse ma gazelle, celle de la tribu arabe El-Mhaya, pour elle j'ai ramené une jeune fille qui connaît le tatouage dans toute son éclat). Cette façon de faire d'Ennedjar a été considérée comme une offense aux poètes et un lèse-majesté à l'égard du sultan car ils se sont sentis déshonorés. L'exil de Mohamed Ennedjar s'imposa de facto.
M. Belarbi


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