L'appel du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO) à une demi-journée de grève a été largement suivi hier. Le syndicat estime le taux de suivi entre 95 et 100% au niveau national. Les pharmaciens lancent un signal d'alerte et menacent de cesser la vente des psychotropes, si des mesures réglementaires urgentes de protection ne sont pas mises en place. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La colère des pharmaciens était visible. Hier, l'appel à une demi-journée de grève initié par le Syndicat national des pharmaciens d'officine a été massivement suivi. A Alger, il était difficile, voire quais-impossible de trouver une officine ouverte. Les rideaux étaient baissés et un préavis de grève a été affiché sur les pharmacies pour expliquer les raisons de la fermeture. Messaoud Belambri a estimé le taux de suivi dans la capitale à 90%. Et au niveau national, «sans exagération», dit-il, le taux de suivi est entre 95% et 100%. «Il y a de la colère et de la peur de la part des pharmaciens », a déclaré M. Belambri pour expliquer cette forte mobilisation. Le Snapo, qui a déjà observé la semaine dernière un rassemblement devant le ministère de la Justice, veut donner un signal d'alerte aux pouvoirs publics sur la situation que vit le pharmacien suite à la vente des psychotropes. «C'est un signal d'alerte que nous avons lancé pour que les pouvoir publics se penchent le plus rapidement sur ce problème car la situation est grave», a indiqué M. Belambri. Les pouvoirs publics, poursuit-il, doivent comprendre «que nous vivons entre la crainte de mourir et d'être emprisonnés, c'est une question de vie ou de mort ». Le syndicat des pharmaciens explique que les pharmaciens demandent des mesures de protection urgentes permettant de les mettre à l'abri des agressions et de poursuites judiciaires. Des réunions ont eu lieu avec les ministères de la Justice et de la Santé mais «le parcours est très long», selon le syndicat. Qu'est-ce qu'il y a lieu de faire en urgence ? Messaoud Belambri demande la publication dans le Journal officiel du tableau des produits psychotropes. « Nous sommes devant un vide juridique, en l'absence de ce tableau, et personne n'est à l'abri, il faut que ces produits soient listés pour que le pharmacien puisse travailler dans la clarté et la sérénité et afin que personne ne soit lésé ni condamné», a expliqué encore le président du Snapo qui dit que «l'inquiétude est grande et la situation est grave». Puisque, selon lui, il s'agit d'une question existentielle pour la profession. Devant la situation de danger dans laquelle ils vivent, les pharmaciens menacent de cesser toute vente des psychotropes. «Si notre appel n'est pas entendu, nous allons boycotter la vente de ces produits car ils sont la source de nos problèmes, c'est l'unique solution pour nous de nous protéger et de nous prémunir contre les poursuites judiciaires puisque la loi ne nous protège pas», estime M. Belambri. S. A.