A Guelma, les cimetières de Baghdoucha et celui d'Aicha, les plus anciens de la cité, sont envahis par les herbes hautes. Mardi dernier, premier jour de l'Aïd el-Fitr, les visiteurs dénoncent un abandon de ces lieux de mémoire. Des tombes accidentées, des palettes de béton et autres matériaux de parement cassés ou ensevelis sous la broussaille. Du chiendent, rendant presque impossible la circulation des familles. Des touffes de mauvaises herbes qui se déversent sur les tombes. Cimetières emblématiques de Guelma, séparés par un mur, Baghdoucha et Aicha sont tombés en friche. Un tableau qui peine les citadins, notamment cette retraitée sexagénaire du secteur de l'éducation, venue ce premier jour de l'Aïd se recueillir sur la tombe de son fils : «Ces cimetières sont laissés à l'abandon, sans aucun entretien, c'est malheureux !», s'est-elle indignée, en ajoutant «l'accès est presque totalement obstrué par la végétation, j'ai vu ce matin des visiteurs qui ont dû renoncer à se recueillir sur les tombes de leurs proches, et d'autres ont du mal à retrouver les sépultures de leurs parents». Tel est le constat fait par les Guelmois à propos de «Djebanet Baghdoucha et Aicha». Et il est vrai que les vieux cimetières de Guelma font pâle figure. Outre la dégradation des tombes, l'entretien général laisse à désirer. De quoi faire bondir les visiteurs. D'autres familles rencontrées lors de cette fête religieuse, insistent sur les risques auxquels elles sont exposées «des blessures, des fêlures et parfois même, des témoins ont signalé, ces derniers temps, des morsures de reptiles et de rongeurs». Conscients des difficultés de gestion des cimetières, les riverains rappellent qu'un petit effort de la part des services concernés allégera sans doute les désagréments rencontrés par les visiteurs. Noureddine Guergour