A compter de l'année prochaine, l'Italie sera alimentée en gaz algérien sur une période de dix ans, dont deux années en option, à raison de 12 milliards m3 de gaz naturel/an. Un volume d'importance eu égard à la forte concurrence que connaît le marché mondial du gaz depuis quelque temps et les difficultés de production auxquelles a été confrontée la plus grande entreprise du pays. En fait, ces 12 milliards de gaz dont bénéficieront les Italiens sont la somme des volumes des deux contrats signés ces derniers mois, dont le tout dernier l'a été mercredi par Sonatrach et le groupe transalpin ENEL stipulant la fourniture de ce dernier, à travers le gazoduc Enrico-Mattei reliant les deux pays via la Tunisie, d'un volume de 3 milliards de m3 par an à partir de l'année prochaine sur une durée de dix ans, dont deux années optionnelles. Il est important de signaler que ce contrat est en fait un renouvellement de celui qui doit expirer dans moins de trois mois, offrant ainsi à l'Algérie l'opportunité de figurer toujours au rang des principaux fournisseurs de gaz aux Italiens, avec une proportion de 15 % de la consommation annuelle de ces derniers après avoir reculé à 13,5%, il y a deux ans. L'accord paraphé mercredi par le premier responsable de la branche commercialisation de Sonatrach, Ahmed Mazighi, et son homologue d'ENEL, Claudio Macchetti, vient ainsi redonner des couleurs aux nôtres, mis sous une énorme pression par des concurrents, principalement la Russie et le Qatar, qui ont profité de la conjoncture qu'a traversée Sonatrach pour s'offrir des parts de marché en Europe notamment. Selon des chiffres publiés il y a quelques mois, l'Italie a importé en 2018 au total 16,8 milliards m3 de gaz d'Algérie, soit une baisse de près de 2 milliards de m3 comparés aux 18 milliards de m3 importés en 2017, et encore plus les années précédentes, lorsque les fournitures algériennes de gaz à son client italien atteignaient une moyenne entre 22 et 23 milliards de m3. Ainsi, avec ce dernier contrat, Sonatrach confirme l'embellie entamée il y a moins d'une année, avec la signature de l'accord avec les Espagnols de Fenosa courant sur 9 ans pour la livraison de 9 milliards de mètres cubes de gaz annuellement, prolongeant de la sorte jusqu'en 2030 le contrat à terme d'approvisionnement de gaz naturel de l'Espagne auprès de l'Algérie. L'accord stipule que l'Algérie poursuivra la satisfaction de 40% des besoins de la société ibérique par le biais des gazoducs Maghreb-Europe et Medgaz. Les Espagnols, doit-on le rappeler, comme le relevaient les statistiques de BP World Energy l'année dernière, ont consommé 32 milliards de mètres cubes de gaz naturel en 2017, dont plus du tiers provenait d'Algérie, valant ainsi à l'Espagne le statut de second gros client de Sonatrach après les Italiens, loin devant les Portugais de Galp Energia que les Algériens fourniront en gaz à raison de 2,5 milliards de m3 sur dix ans, comme paraphé dans le contrat conclu il y a deux semaines. Azedine Maktour