Y aurait-il une association engagée dans la lutte contre les nuisances sonores ? A quel collectif pourrait-on s'adresser pour ester en justice cet insupportable hélicoptère qui, inlassablement, s'acharne à nous pourrir nos journées ? Est-ce que les responsables de tout ce ramdam pourraient nous expliquer pourquoi ils sont aussi nerveux, en quoi toute cette agitation fait œuvre utile et dans l'intérêt de qui ? J'ignore si les citoyens d'autres villes ont droit à autant de vacarme, mais j'en doute. Je pense que les responsables de cette agression concentrent tout leur génie sur la capitale et engagent toute leur énergie à pourrir la vie des Algériens dont on dérange le bien-être sans se soucier des conséquences. Mais au fait pourquoi autant de bruit ? Il me fait le même effet que ces vieilles guimbardes, ces tacots pourris dont plus personne ne veut faire usage, qui ont un mal fou à se traîner d'un point à l'autre et qui, parce qu'ils vous réveilleraient un mort, sont interdits d'exercice dans les pays qui se respectent et respectent leurs populations. Lorsque vous posez la question autour de vous, certains vous expliquent que ce ou ces appareils sont dépêchés pour filmer les marches et détecter les éventuels meneurs pour, ensuite, aller les embarquer en catimini. Le pilote, le copilote et le caméraman ne feraient qu'exécuter l'ordre de ne rien rater du déroulement des manifestations ? Mais est-ce qu'ils pourraient le faire en silence, avec des appareils moins vieux et plus discrets ? Est-ce qu'il leur arrive de souffler un peu dans la journée ? Et, au fait, qui pilote ces engins ? Des militaires ou des policiers ? Et Bedoui alors ? Ne serait-il préoccupé que par son prochain départ que la rumeur dit proche ? En attendant, il y en a qui certifient que le bruit assourdissant qui vous met les nerfs à vif est destiné à couvrir les voix des marcheurs, à pousser ces derniers à hausser le ton et donc à se fatiguer plus vite. Le système ne manque jamais d'inspiration quand il veut tester un mode de répression sur la rue. Pour étouffer les revendications des contestataires, il ne lésinera sur rien, y compris sur le tapage diurne. M. B.
