Période propice pour les prédictions, le pétrole voit ses perspectives pour l'année prochaine s'assombrir encore si l'on doit se fier aux tout récents rapports, dont celui émis par l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Selon le rapport publié vendredi par l'AIE, l'on doit, en effet, s'attendre à un marché en situation de surabondance en 2020, et ce, malgré la reconduction de l'accord de réduction de la production par l'Opep. Selon les explications fournies par l'agence, l'offre de pétrole durant les six premiers mois de cette année avait dépassé la demande de 0,9 million de barils par jour. Un surplus qui est venu s'ajouter à l'énorme accumulation des stocks enregistrée au second semestre de l'année dernière, au moment où la production s'est envolée alors que l'augmentation de la demande avait commencé à faiblir, si l'on doit se fier au rapport de l'AIE qui stipule que «la décision largement anticipée des pays de l'Opep de prolonger leur accord de production jusqu'en mars 2020 ne change pas la perspective fondamentale d'un marché excédentaire». De l'avis du chef de la division de l'industrie pétrolière et des marchés à l'AIE, Neil Atkinson, le rééquilibrage du marché est encore loin. Eu égard à des perspectives économiques meilleures l'année prochaine, l'AIE a maintenu ses prévisions de croissance de la demande mondiale à 1,4 mbj en 2020, tout en confortant ses mêmes perspectives à 1,2 mbj pour cette année. Des prédictions dues à plusieurs facteurs selon l'AIE qui pointe le ralentissement de la demande en Europe, la chute de la croissance en avril et mai en Inde, et la baisse de la demande de carburant aux Etats-Unis par rapport à l'année dernière. Encore des moments difficiles en perspective, donc, pour les pays dont l'économie dépend du marché du pétrole. A moins qu'un conflit ou un autre fâcheux impondérable viennent interférer dans l'offre mondiale. M. Azedine