La saison estivale est souvent synonyme de feux de forêt, de pertes, et avec la canicule qui sévit ces derniers jours en Algérie, 3000 ha sont partis en fumée. C'est beaucoup, comparativement à l'année 2018 qui a connu 2 300 ha de pertes. En moyenne, l'Algérie perd chaque année l'équivalent de 32 000 ha de superficie de forêts sachant que le patrimoine forestier national s'élève à quelque 4,5 millions d'hectares. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Il s'agit là d'explications formulées par le directeur général des forêts, Ali Mahmoudi, présent hier à l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3. Il s'agit, en fait, du nord du pays qui est concerné par ces feux en saison estivale où il a été relevé que pas moins de 40 wilayas sont exposées à ces dangers. Au cours de son intervention dans le cadre de la présentation de la situation qui prévaut ces dernières années en raison de ce phénomène dévastateur, le premier responsable des forêts répond aux questions inhérentes aux moyens dont dispose son secteur, aux contraintes liées à l'intervention des brigades devant les sinistres, aux raisons des incendies, à la situation attendue dans les années à venir, enfin, aux décisions prises afin de permettre la contribution de la forêt dans l'économie nationale. De prime abord, c'est la question des moyens qui a été abordée par le directeur général des forêts, tant celle-ci revêt une importance capitale dans la protection des forêts et la limitation du taux des pertes annuelles. Et c'est dans ce sens qu'il cite les dernières décisions prises par le Conseil des ministres pour le renforcement du secteur en matériel et en moyens humains. Il a confirmé qu'au moment où il parlait, les directeurs centraux de son département finalisent ces décisions avec le ministre des Finances pour l'acquisition d'équipement sophistiqué dont des hélicoptères, ainsi que par le renforcement en moyens humains. «Dans le cadre du recrutement, l'engagement du personnel riverain, que nous avons sollicité depuis 2015, sera d'un apport considérable pour la réussite de la mission de nos brigades», dira l'intervenant. En sus de la mise en place d'une régie spécialisée dans l'ouverture des accès dans les massifs, une contrainte qui a longtemps enfreint les interventions en zones en feu, a-t-on appris. Pour ce qui est de la situation qui prévaut ces derniers jours, jugée particulière, en raison de la canicule qui sévit dans le pays, le DG des forêts dira que pas moins de 11 wilayas sont concernées par les feux de forêt, situées essentiellement au centre du pays, alors qu'un incendie de grande ampleur sévit toujours dans la région de Béjaïa, a-t-il fait savoir. La fin juin a été marquée par le décès de deux personnes, atteintes par les feux de forêt. Les raisons, elles, se rapportent au facteur humain où beaucoup reste à faire, notamment dans le domaine de la sensibilisation et de la répression. En fait, il a été expliqué que le patrimoine forestier national souffre d'agressions liées au non-respect de la loi. Et de ce fait, l'invité de la Chaîne 3 a fait savoir que son département a programmé le renforcement de son dispositif juridique par l'engagement d'officiers juridiques dans le but d'alléger les procédures judiciaires qui souffrent souvent de lenteurs. Dans le domaine économique et de l'apport de la richesse forestière, Ali Mahmoudi regrette que les pertes enregistrées durant les années 1990 aient influé considérablement sur l'affaiblissement du patrimoine national. Il cite la régression de l'activité de l'extraction et la transformation du liège, ce qui faisait pourtant la fierté de l'Algérie puisqu'elle était leader dans le domaine devançant l'Italie et l'Espagne, alors qu'à présent, elle ne l'est plus. Enfin, se montrant optimiste pour l'avenir de la gestion du patrimoine forestier, le DG cite la réhabilitation du projet du Barrage vert grâce à un budget qui avoisine les 4 millions de dollars inscrits dans le cadre du grand projet de coopération africain ainsi que l'apport de l'investissement dans le cadre du programme de la FAO par l'implication des opérateurs privés dans l'exploitation de la richesse forestière en Algérie, la production de plantes aromatiques et médicinales ainsi que l'accompagnement des opérateurs en exercice, citant le cas de la wilaya de Béjaïa où l'unité de production de liège a exporté en 2018 une valeur de 4 millions de dollars. A. B.