Les deux listes de logements sociaux locatifs, réalisés sur 2 lotissements de 120 et 60 unités dans la commune de Taougrit, au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya, n'ont pas manqué de soulever un tollé chez des centaines de familles qui ont entamé un vaste mouvement de protestation qualifiant le travail de la commission de daïra qui a élaboré ces listes de «scandaleux». Les protestataires exclus de ces 2 listes reprochent à la commission et à son président, le chef de daïra, que «ces listes n'ont pas été élaborées conformément à la réglementation en vigueur et sans équité». Ils se demandent comment des familles, réellement éligibles et qui méritent d'être relogées, ont été exclues de ces listes. Pour ces familles, «cela signifie tout simplement que nos dossiers n'ont pas été consultés du tout par ladite commission, comme à l'accoutumée». Aussi, ils ne s'expliquent pas pourquoi leurs demandes ont été rejetées à plusieurs reprises. De plus, par ailleurs, les contestataires se disent «doublement exclus déjà par la commission qui nous a lésés mais aussi parce que Taougrit n'a bénéficié que d'un nombre très insuffisant de programmes de logements surtout que le nombre de demandeurs ne cesse d'augmenter». Evoquant les conditions dans lesquelles les contestataires et leurs familles survivent, ils diront : «Nos familles vivent dans des gourbis, souvent deux familles sous le même toit où tout confort est inexistant, des gourbis où la chaleur est infernale l'été et l'hiver rigoureux, des gourbis construits de nos propres mains avec du pisé, nos familles sont affectées par des maladies chroniques parfois incurables inhérentes aux conditions dans lesquelles nous sommes confinés.» «Nous avons souvent effectué des démarches auprès de toutes les instances et les avons informées des conditions misérables auxquelles nous sommes confrontés et nous avons dépassé les limites de la patience et nous sommes devenus sourds aux promesses fallacieuses qu'on nous a souvent débitées, vu que notre situation est devenue invivable, nous comptons élargir et intensifier notre mouvement de contestation si les autorités locales continuent à ignorer nos appels de détresse», déclarent les contestataires.Déjà, plusieurs fois par semaine, ils observent des sit-in devant les sièges de la commune et de la daïra. Karim O.
