Cette année, le secteur de l'éducation, au-delà de toute espérance, a remporté un vif succès dans les trois paliers et principalement au baccalauréat avec 70,56% d'admis après Tizi Ouzou qui a dépassé les 71%. Ce succès exceptionnel a pour conséquence un nombre élevé de bacheliers à qui il faudra offrir des places pédagogiques, ce qui ne sera pas aisé pour l'Université Djilali-Bounaâma de Khemis Miliana qui traîne un déficit s'accumulant depuis déjà plusieurs années consécutives. Un déficit en capacité d'accueil estimé par les responsables à quelque 7 000 places. Selon nos informations, l'Université Djilali-Bounaâma comptait fin juin dernier plus de 22 000 étudiants dans les différentes filières, licence et master. Il est à noter qu'à la fin de cette année universitaire, l'Université Djilali-Bounaâma comptait 21 780 étudiants en formation de licence et master auxquels il faut ajouter les 258 étudiants en post-graduation. Toujours selon les mêmes sources, il est prévu que des 14 421 étudiants arrivés en fin de cycle de licence, 4 475 s'inscrivent en master. De plus, on indique que des 7 329 étudiants en master 3152 achèvent leurs cycles d'études et quitteront l'université. Cependant, aux effectifs en cours de formation de licence dont le nombre ne changera pas puisque près de 4 500 passeront en cycle de master, il faut ajouter les 4 000 étudiants, nouveaux bacheliers qui arrivent. En résumé, alors que le nombre de places pédagogiques disponibles est d'environ 12 000, le campus de Khemis Miliana aura à offrir des places pédagogiques à quelque 24 000 étudiants, ce qui va nécessiter des mesures où les marges de manœuvre pour le rectorat seront très limitées. Ce déficit a été prévu depuis déjà une dizaine d'années puisque lors de la visite d'un des ministres de l'Enseignement supérieur, il avait annoncé l'augmentation des capacités d'accueil de 8 000 places pédagogiques nouvelles, mais vu les procédures administratives dont la distraction du foncier agricole d'une assiette à cet effet, le temps d'élaborer l'étude, cela a demandé des années. Et donc d'importants retards. A ces aléas, s'ajoutent les difficultés financières enregistrées dès 2014 avec pour conséquences les mesures de gel de projets adopté dont celui de 2 000 des 8 000 places pédagogiques annoncées initialement, gel qui, d'ailleurs, n'a pas été levé à notre connaissance. Au cours des travaux de construction des 6 000 places pédagogiques, le projet s'est heurté à l'insuffisance des CP (Crédits de paiement), ce qui a entraîné un ralentissement des travaux et quelques arrêts même. Au jour d'aujourd'hui, la construction a ciblé seulement un premier lot de 1 000 (un lot isolé des chantiers installés) des 6 000 places pédagogiques prévues, lequel lot connaît un taux d'avancement acceptable. Cependant, toujours selon nos informations, le chantier concerné a connu récemment un certain ralentissement des travaux, travaux qui se sont subitement arrêtés le 12 juillet dernier. On indique qu'il reste à réaliser les VRD, le réseau d'assainissement et l'installation des équipements électriques, en l'occurrence le transformateur. De plus, indique-t-on, un important problème de dénivellement du réseau d'assainissement qui ne serait pas plus élevé avec celui de l'oued Aâdja qui recevra les eaux usées. Pour avoir plus d'informations sur la date de livraison de ce premier lot de 1 000 places pédagogiques, nous avons pris attache avec le DEP (directeur chargé de la réalisation des établissements publics). Notre interlocuteur a fait preuve d'un grand optimisme et nous a fait part de l'engagement de sa direction de livrer ce premier lot à la rentrée, c'est-à-dire dans moins de deux mois, et des 5 000 places à la fin de l'année en cours, ce qui relèverait d'une mission impossible selon certaines sources qui sont loin de partager son optimisme. En résumé, l'Université Djilali-Bounaâma dispose actuellement de places pédagogiques pour deux étudiants, ce qui place la prochaine rentrée sous des auspices pas très heureux. Karim O.