Belaïd Abdelaziz, le chef du parti El Moustakbal, a animé une rencontre des coordinateurs de wilaya de sa formation politque venus de 12 wilayas du centre du pays, y compris le coordinateur de Tindouf. Avant d'entamer son discours, Belaïd Abdelaziz a dérogé à la tradition en donnant d'abord la parole aux coordinateurs. Si parmi les intervenants certains ont eu tendance à plébisciter le chef du parti en l'annonçant déjà comme prochain président de la République, d'autres, notamment de Bouira et Boumerdès, n'ont pas manqué de poser les questions qui fâchent à savoir «Pourquoi avoir engagé le dialogue avec Bensalah ?» - «Votre rencontre avec Bensalah n'a pas manqué de jeter le froid dans les rangs de la base militante et émousser le désir de venir adhérer au parti» - «Eclairez les militants sur votre feuille de route, on nage dans le flou» - «Quelles sont vos propositions pour une sortie de crise ?» - «Le peuple n'a jamais vécu son indépendance depuis 1962», telles ont été entre autres les critiques et les questions posées. Après avoir écouté les critiques, les doléances des uns et des autres, Belaïd Abdelaziz prend la parole et verse longuement dans les justifications de sa position politique dans le contexte de crise actuelle pour dire : «La différence entre nous et les autres c'est que nous nous sommes à la recherche de solutions de sortie de la grave crise que nous vivons tandis que les autres cherchent à se positionner : ils veulent négocier et non dialoguer». Et d'ajouter «de plus, nous, nous avons l'ambition depuis le début d'arriver au pouvoir et c'est légitime, nous ne l'avons jamais caché, mais pas par des chemins tortueux, ni par les mensonges, mais par la force et la volonté du peuple». Il reconnaît «Oui nous avons dialogué avec Bensalah mais nous n'avons pas négocié car dialoguer c'est différent de négocier». «Nous avons été les premiers à exiger que le président de la République rende compte à la nation de sa gouvernance», précisera-t-il. Il fustige aussi certains courants qui font du «zaïmisme», sèment les dissensions, la zizanie et la haine des uns pour les autres, entre Algériens. Tout comme il fustige certaines associations et partis de l'Alliance qui, durant 20 ans, «se sont courbés et pliés et ont fait allégeance au pouvoir et, parmi ces nouveaux «zaïms», certains nous ont qualifiés de traîtres alors que maintenant, ils se posent comme partie prenante dans la contestation pour venir aujourd'hui se rallier à notre cause qui prône le dialogue». Evoquant la situation actuelle, Abdelaziz Belaïd dira : «Nous sommes condamnés a réussir, nous n'avons pas d'autre choix et nous avons déja perdu un temps précieux que nous aurions gagné si on avait entamé le dialogue bien avant le mois de juillet.» Abordant le sujet de la cohorte des responsables et d'oligarques qui se retrouvent maintenant à El Harrach, l'orateur dira «nous n'avons plus maintenant que l'ANP pour sauver le pays, pour nous libérer totalement du diktat des corrompus» Karim O.