Le Président camerounais, Paul Biya, a demandé au gouvernement «d'accélérer les procédures judiciaires en cours», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi. Il s'agit, implicitement, de la réponse à l'une des revendications à l'origine des mutineries survenues les 22 et 23 juillet dernier dans les pénitenciers respectifs de la capitale, Yaoundé et Buea, le chef-lieu de la région anglophone du Sud-Ouest. A travers cette instruction présidentielle, le gouvernement, selon M. Emmanuel Sadi, cité dimanche par l'agence de presse africaine, APA, «réaffirme sa détermination à œuvrer utilement, pour assurer les diligences nécessaires, dans le strict respect de l'ordre légal établi». Quelques jours plus tôt, le ministre en charge de la Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso, a instruit par message, les chefs de cours d'appel du pays de lui faire parvenir leurs suggestions en vue de la réduction des «lenteurs judiciaires» par voie législative, notamment les réaménagements et amendements susceptibles d'être envisagés dans les dispositions du Code pénal, dans l'optique de décongestionner des prisons. Au 31 décembre 2017, la population carcérale était de 30 701 détenus pour 17 915 places représentant un taux moyen d'occupation de 171%, selon des chiffres officiels.