Huit des 15 trafiquants de drogue présumés qui s'étaient évadés d'un commissariat de Baghdad ont été retrouvés, a indiqué dimanche le ministère de l'Intérieur irakien, alors que ces évasions ont provoqué plusieurs limogeages. Dans un communiqué, le ministère a indiqué que «huit des 15 suspects» qui s'étaient échappés de leur garde à vue samedi dans un poste de police de l'est de Baghdad avaient été retrouvés, sans préciser où ils avaient été amenés. «Les recherches se poursuivent pour retrouver les autres», a affirmé un officier de police sous le couvert de l'anonymat, tandis que le ministère de l'Intérieur a mis en place un numéro vert, appelant les habitants à communiquer toute information utile à leur capture. Les 15 trafiquants de drogue présumés se sont évadés après avoir «invectivé puis frappé des policiers», selon un responsable de la sécurité. Sur les réseaux sociaux, des images de vidéosurveillance présentées comme celles du commissariat montrent des hommes en civil passant une porte en courant, sans apparemment rencontrer de résistance, ni sans qu'aucun homme en uniforme ne soit visible. Le ministère de l'Intérieur a annoncé samedi le limogeage du chef de la police de Baghdad, du chef des services de police d'al-Roussafa, la partie orientale de la capitale, ainsi que du patron du commissariat où ont eu lieu les évasions. Les trois hommes, et l'ensemble des policiers présents samedi, ont aussitôt été placés en détention au ministère, selon la même source. La question de la sûreté des prisons est cruciale en Irak, 12e pays le plus corrompu au monde, où même sans violence, certains peuvent acheter leur liberté, assurent les experts, qui dénoncent un «très haut niveau de corruption dans les prisons». Et quant à ceux qui ne monnayent pas leur libération, certains ont, par le passé, eu recours à la violence. Dans les années d'insurrection et de violences confessionnelles qui ont suivi l'invasion américaine de 2003, des centaines de jihadistes dont des étrangers, alors membres d'Al-Qaïda, étaient parvenus à s'enfuir de prison. Malgré ces évasions et ces attaques, l'Irak se propose de juger des centaines de jihadistes étrangers, en plus des milliers de locaux, et de les maintenir en détention dans ses prisons surpeuplées, dont une bonne part a été rendue hors d'usage par les conflits à répétition. La vente et l'usage de drogue sont en plein boom depuis plusieurs années en Irak. Les autorités annoncent presque chaque jour la saisie de stupéfiants ou l'arrestation de trafiquants, particulièrement le long de la très longue frontière avec l'Iran.
