Depuis le début du mois de juillet dernier, et à la suite du quota de poudre qui a été revu à la baisse, soit de 1 200 tonnes jour, le complexe Giplait de Arrib ne reçoit plus que 800 tonnes par jour. Une baisse qui est à l'origine d'une sévère crise de disponibilité du lait pasteurisé en sachet au niveau des points de vente ; même si le complexe laitier de Arrib maintient la cadence d'une production de près de 300 à 310 000 litres journalière. Pour faire face à cette crise, des mesures ont été prises telles que l'approvisionnement des points de vente un jour sur deux, d'autres, non agréés, ne sont plus ravitaillés. Cette crise, comme toute autre, a engendré de fortes tensions sur la distribution. Profitant de cette aubaine, la spéculation fait rage. Il nous a été donné de constater des files interminables au niveau des points de vente aux aurores ou tard dans la soirée, et le sachet de lait est vendu non pas à 25 DA mais à 30,35 et même à 40 DA. Une forme de défi lancé à la Direction du commerce. Pour s'enquérir des décisions prises et mises en application, nous avons pris contact avec un des responsables de la Direction du commerce qui nous a déclaré : «Nous avons mobilisé toutes nos ressources humaines, nos cadres et nos agents et nous avons procédé à des verbalisations de certains contrevenants à la réglementation. Malgré cela, nos moyens demeurent limités. Nous manquons de véhicules appropriés, d'une part, et, de plus, nous sommes tenus d'opérer sous la protection des services de sécurité, sans compter la complicité des commerçants qui préfèrent revendre tout leur quota quotidien avec une marge bénéficiaire importante sans avoir à gérer les aléas de la distribution aux consommateurs.» En attendant, au bout de la chaîne, c'est le consommateur qui affronte la crise en déboursant plus pour un produit soutenu par l'Etat, mais aussi en effectuant le parcours du combattant pour arriver à acquérir la denrée devenue rare. Selon certaines personnes avisées, cette crise ne trouvera une issue que si l'offre est suffisante. Cela ne sera possible que si le quota attribué au transformateur est revu à la hausse. Faute de quoi, la crise ne fera que s'accentuer. La rareté du produit sur le marché a engendré également une certaine insécurité dans l'approvisionnement, poussant les consommateurs à acheter plus que de raison, en se livrant à des stockages, de peur d'en manquer. Une autre mesure a été instaurée par les services concernés, celle d'interdire à tous les distributeurs de livrer du lait aux propriétaires de cafés et de crèmerie. Toujours en ce qui concerne les mesures de lutte contre la spéculation, certains commerçants, pris en flagrant délit de vente frauduleuse, ont été frappés de contraventions et même de fermetures. Il faut rappeler que le complexe laitier de Arrib distribue le produit au niveau de pas moins de cinq des wilayas voisines. Karim O.
