Changement de nom ! Le dénommé Aïssa Ba a déposé une demande dans laquelle il dit souhaiter s'appeler désormais… … Lakhdar BenKaki ! 1900. 499. 855. Comment des chiffres peuvent-ils me mettre dans cet état-là ? Comment une série de chiffres arrive à m'abattre et à coller mon moral au bitume à peine trempé par les premières ondées pré-automnales ? 1900. 499. 855. Suite de nombres sans relation apparente. Même pas une arrivée de tiercé et qui me pousserait à m'arracher les cheveux que je n'ai plus d'avoir autant misé sur ces canassons-là. Même pas ! 1900. 499. 855. Pourquoi l'intrusion violente dans ma vie de tels chiffres, moi qui ne supporte pas les nombres, les additions et les maths de manière générale, peut, à ce point, m'emplir d'un spleen qui flirte dangereusement avec la dépression sévère ? 1900. 499. 855. J'aurais lu un article de presse, la contribution d'un « expert » ou vu, malgré moi, un reportage tout en trémolos sur l'abandon des enfants handicapés au mois d'août sur les bords de l'autoroute en voie de péage – spécialité des télés offshores – je ne dis pas ! J'aurais suivi la conférence de presse d'un leader de l'ex-Alliance, de la « Mouwalat » jurer, face micros et caméras, que, durant les 20 ans de règne de Abdekka, il a failli, à plusieurs reprises, lui claquer la porte au nez, mais s'est finalement ravisé à chaque fois, pensant, d'abord et avant tout, à préserver les portes de la République et à ne pas endommager le mobilier public, je comprendrais alors mon courroux ! Mais là ? 1900. 499. 855. Et puis, peu à peu, parce que cette contrée est, aussi et avant tout, celle qui t'apprend « bla djeddek » à t'habituer à tout, tu te calmes un chouia, tes nerfs se détendent, et ta colère s'apaise sans s'éteindre vraiment. Elle est là ! Elle sera toujours là tant que je lirais un communiqué dans lequel on annonce, avec tambour et clairon, que 1 900 tables, 499 chaises et 855 parasols ont été saisis, confisqués aux plagistes cet été dans la wilaya d'Alger. Même plus la force de commenter. Juste celle de fumer du thé pour espérer rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.