Pour le 29e vendredi successif, des centaines de citoyens de tout âge ont envahi les artères de la ville des Ponts contre la tenue de la présidentielle sans le départ des figures du régime. Ils étaient plus nombreux pour ce vendredi pour une première démonstration de force de la rentrée sociale. La marche d'hier a été perçue comme le test qui pourra renseigner sur la suite à donner au mouvement populaire d'autant qu'il intervient au lendemain des déclarations du chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, Ahmed Gaïd Salah sur l'annonce de la convocation du corps électoral pour la présidentielle qui devrait se tenir avant la fin de l'année 2019. Après le calme qui a régné le matin à travers toute la ville, rien ne prévoyait une telle mobilisation à Constantine où des femmes, des enfants et des personnes âgées avaient pris part. Il s'agit, ainsi, de la plus grande manifestation qu'ait connue la ville des Ponts depuis la relance du mouvement après l'été. Dés 14h, les Constantinois ont commencé à sillonner les principales artères de la ville pour crier leur rejet au projet proposé par le chef de l'armée. «Djazaïer Echouhada», «FLN dégage», «Bedoui dégage» et d'autres slogans hostiles ont accompagné la marée humaine constituée en grand nombre de jeunes et moins jeunes dans une ambiance bon enfant qui chantaient «Makach el vote, wellah ma ndiro, Bedoui et Bensalah lazem itirou» (Il n'y aura pas de vote, on ne le fera point, Bedoui et Bensalah doivent dégager), «Djazaïer horra démocratia» (Algérie libre et démocratique) et «Dawla madania, machi âaskaria» (Etat civil et non militaire). Des familles entières ont pris part au défilé avec leurs enfants recouverts de l'emblème national prenant part ainsi à cette grande démonstration de force. Jusqu'à 15h, les citoyens continuaient à affluer vers le centre-ville, alors que la présence policière se faisait très discrète cette journée. Encore une fois, de très belles images empreintes de civisme et de maturité ont caractérisé cette protestation populaire. Ilhem Tir
