Ils étaient peu nombreux, hier, à critiquer le projet de loi relatif à la Haute autorité chargée de préparer l'élection et celui relatif à l'amendement du code électoral lors de leur présentation devant l'Assemblée populaire nationale. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Lakhdar Benkhelaf, député du parti El Adala, a fait partie des rares voix discordantes. Même s'il considère les deux projets de loi «corrects» dans leur ensemble, il a toutefois décelé quelques failles. A commencer par le système informatique acquis par le ministère de l'Intérieur qui serait, selon le parlementaire, un «logiciel de la fraude». «Ce logiciel est installé au sein du ministère de l'Intérieur, il sert à gérer la fraude électorale. Les autorités doivent le neutraliser et en installer un nouveau que seule l'Instance indépendante pourra gérer», a-t-il indiqué en marge de la séance plénière. Benkhelaf a également jugé nécessaire de tenir à l'écart les magistrats des structures locales de cette instance indépendante. «Le projet de loi prévoit la création d'une commission communale qui sera chargée de la consolidation des voix des bureaux et des centres électoraux. Cette commission devra être présidée par un magistrat. Nous estimons nécessaire qu'elle soit présidée par un représentant local de l'instance nationale. Idem pour la commission de wilaya où on retrouve encore un magistrat à sa tête». Le député du parti d'Abdallah Djaballah pourrait être le seul parlementaire à introduire des amendements à ces textes. «J'ai entendu certains députés dire que ces projets de loi ne devaient surtout pas être modifiés et qu'il était donc préférable de ne pas introduire d'amendements. Notre parti présentera les amendements qu'il juge nécessaires afin que ces deux lois permettent la tenue d'une élection transparente et honnête. L'instance doit être présente à tous les niveaux pour superviser tout le processus électoral», a-t-il insisté. Et si les amendements sont rejetés ? «Nous prendrons les disposions qui s'imposent». Lakhdar Benkhelaf a dénoncé des irrégularités dans le processus de présentation des projets de loi devant l'APN. «C'est la première fois que nous voyons des textes de loi être présentés aussi rapidement. Le règlement intérieur de l'Assemblée précise que le rapport préliminaire de la commission permanente doit être remis aux députés au moins trois jours avant la séance plénière. Le rapport n'a été distribué qu'à l'ouverture de la plénière. Idem pour le projet de loi, j'ai réussi à obtenir un exemplaire la veille à 19 h». Pour lui, ces textes ont été présentés «dans la précipitation alors que le contexte politique actuel exige de la pondération». Notons que le parti El Adala a refusé de rencontrer l'Instance nationale de médiation et de dialogue. Mais certains membres de cette instance font état de «contacts informels» avec le panel dirigé par Karim Younès. T. H.