Le film Les balles du 14 juillet 1953 du cinéaste Daniel Kupferstein, réalisé en 2012 (à Alger, Nédroma, Aïn-Séfra et en Kabylie), devait être projeté à la cinémathèque d'Alger hier mercredi en présence de son réalisateur ainsi que des membres des familles des 6 victimes algériennes de ce drame et de témoins. Par ailleurs, dira l'auteur, des projections sont prévues dans les villes suivantes : Tizgirt (Tifra) les 19 et 20 septembre, Tazmalt (Ivahlal) les 21 et 22, Guenzet (Chréa) les 22 et 23 et Béjaïa (Amizour-Boukhalfa) les 27 et 28 septembre 2019. Le 14 juillet 1953, au moment de la dislocation d'une manifestation en l'honneur de la Révolution française, la police parisienne charge un cortège de nationalistes algériens. Ce jour-là, 7 personnes (6 Algériens et un Français) sont tuées et une centaine de manifestants blessés dont plus de quarante par balles. Un vrai massacre... Cette histoire est quasiment inconnue, en France comme en Algérie. Ce film est l'histoire d'une longue enquête contre l'amnésie. Enquête au jour le jour, pour retrouver des témoins, pour faire parler les historiens, pour reprendre les informations dans les journaux de l'époque, dans les archives et autres centres de documentation afin de reconstituer, au mieux, le déroulement de ce drame mais aussi pour comprendre comment ce mensonge d'Etat a si bien fonctionné. Retour aux évènements du 14 juillet 1953 : que s'est-il passé exactement : alors que Paris célébrait la fête nationale dans une saine ambiance populaire et dans la joie traditionnelle, de sanglantes échauffourées se sont produites place de la Nation. Sept personnes ont été tuées, un Français et six nationalistes algériens : Daoui Larbi 29 ans de Aïn-Sefra, Ameur Tabjadit 26 ans de Tifna (G.Kabylie), Mouhoub Illoul 20 ans d'Amizour (Béjaïa), Tahar Madjène 26 ans de Chréa (Kabylie), Abdallah Bacha 25 ans de Tazmalt (Kabylie), Abdelkader Draris 31 ans de Nédroma, alors que 126 autres, dont plusieurs gravement atteintes, ont été évacuées à la hâte dans les hôpitaux. C'était le 14 juillet de l'année 1953. B. Henine