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Le Hirak des malades
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 10 - 2019

Dimanche dernier, une trentaine de malades du sida avaient manifesté devant la direction du CHU d'Oran, pour protester contre l'indisponibilité du traitement, nous apprend la collègue Amel Bentolba. On ne sait pas si cette information a eu l'intérêt qu'elle mérite mais on sait qu'elle aurait pu faire l'événement. Des malades qui investissent la rue en 2019 parce que les médicaments nécessaires à leur traitement dans un pays dont on n'arrête pas de louer la prospérité, c'est déjà suffisamment grave pour occuper les devants de l'actualité nationale. Mais les ruptures de stock en la matière, on en a l'habitude. Les colères citoyennes qui les accompagnent aussi. Ce qui est nouveau, c'est la catégorie de malades inquiets. Des malades du sida qui manifestent en révélant publiquement leur mal dans la rue… à visage découvert, c'est, assurément, une révolution ! Du coup, la question ne relève plus de la contorsion : est-ce que cet «affichage» aurait été possible sans le vent de liberté qui souffle sur le pays, cassant les tabous, détendant toutes les attitudes coincées et, plus important, déculpabilisant les souffrances tues ? Parce que jusque-là, c'était ça, la situation des Algériens atteints du sida : en plus de la maladie, grave, ceux qui en souffrent vivent doublement leur souffrance. D'un côté la douleur, parfois — si ce n'est souvent — mortelle et, de l'autre, l'horrible solitude de quelqu'un qui ne peut même pas crier son mal. Et puis la double sanction : non seulement ils sont privés de la sollicitude affectueuse dont sont entourés les malades «normaux», plus grave, ils sont vus comme des dépravés qui mériteraient ce qui leur arrive ! Les autorités sanitaires n'ont pas fait grand-chose pour que ce regard qui transforme un malade en… accusé change. A un moment, tous les porteurs du VIH « ont attrapé ça à l'étranger». Là où les déviations morales, forcément «étrangères à notre société», conduisent naturellement à cette maladie, évidemment honteuse ! A chaque alerte sur des cas de maladie dans le Sud, ce sont les «Subsahariens» qui en sont à l'origine.
Les chiffres en la matière sont souvent, pour ne pas dire toujours, considérablement revus à la baisse. Doublement : d'abord parce que nos structures de santé et les services périphériques ne disposent pas des moyens techniques et des compétences nécessaires à une évaluation crédible. Ensuite, parce qu'on ne doit pas se gêner de triturer les chiffres disponibles. Le vieux réflexe qui consiste à minimiser un mal ou carrément le nier à défaut de le soigner n'a pas vécu dans tous les autres domaines, il n'y a aucune raison qu'il en soit autrement dans le cas précis. Le sida est tellement gênant qu'on en parle peu. Et quand ça arrive, on le fait dans des termes tellement embarrassés que la télévision a eu cette trouvaille de génie qu'elle a dû imposer à ses spécialistes invités : ne pas dire sida mais énoncer les lettres-initiales une par une et… en anglais ! La direction du CHU d'Oran a été obligée de pondre un communiqué pour «rassurer» les malades «mutins» sur la disponibilité des traitements. Elle explique sa rupture de stock par l'affluence des malades de tout l'ouest du pays. Mais elle ne nous dit pas que cette affluence n'est pas due seulement à la faiblesse des structures de santé des villes de moindre envergure. Elle s'explique aussi par le fait que beaucoup de malades n'osent pas se soigner dans leurs lieux de résidence pour ne pas avoir à affronter les regards de leurs connaissances ! Mais la direction du CHU d'Oran nous donne quand même une information… sans y prendre garde : il y a quand même des malades du sida dans tous les coins du pays, au point de constituer une «affluence» qui peut générer une rupture de stock !
S. L.


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