Les participants au 2e colloque international sur «Le patrimoine archéologique et l'eau à travers les âges en Algérie» ont considéré, mardi à Sétif, que l'intérêt des Etats et empires s'était toujours porté sur l'eau, sa disponibilité et son stockage dans tout établissement humain. Les intervenants au 1er jour de cette rencontre tenue au Musée national d'archéologie ont relevé que «les premiers établissements humains étaient à proximité des ressources naturelles d'eau» assurant que «l'humanité a toujours manifesté de l'intérêt pour la recherche, le transport et le stockage de cette denrée vitale». Abbas Mesrour de l'université Badji- Mokhtar de Annaba a souligné qu'«à l'instar des autres civilisations, l'empire romain a accordé une grande attention pour l'administration de l'eau sur les sites de ses établissements urbains et ruraux en Algérie». Mohamed-Lamine Kaki de l'université de Djelfa a noté, pour sa part, que l'eau a été également cause de conflit entre les nations et les Etats et occasion de manifestation du génie des peuples en matière de technique de transport, de stockage et d'exploitation. «Les civilisations apparues en Mésopotamie, autour du Nil et du Gange et autres devaient leur existence à l'eau qu'ils ont su utiliser, transporter et distribuer avec des techniques et ouvrages ingénieux», a-t-il noté. Mohamed Fouka de l'université de Chlef a, quant à lui, analysé les systèmes romains de transfert d'eau sur la plaine du Chlef, relevant que ces systèmes hydriques avaient contribué à la configuration du pays du Maghreb antique et la diversification de l'agriculture. Cette rencontre scientifique de trois jours a été initiée conjointement par le Musée national d'archéologie et le département d'histoire et d'archéologie de l'université Mohamed-Debaghine. Son objectif est de mieux connaître les vestiges historiques submergés et proposer des approches archéologiques, historiques et géographiques sur les réseaux d'eau dans leurs rapports avec les établissements humains depuis l'antiquité, a indiqué la conservatrice du musée, Mme Chadia Khelfallah. «Il s'agit également de concevoir une banque de données sur les collections muséales et découvertes», a ajouté la même responsable qui a indiqué que la rencontre aborde, entre autres, les dimensions confessionnelles et anthropologiques des rapports de l'homme à l'eau, la schématisation des établissements humains au sud de la Méditerranée et les ouvrages et architectures des systèmes d'eau. Les questions liées aux vestiges relatifs aux réseaux d'eau, aux métiers et techniques de production d'eau et aux ruines submergées et leur importance seront également abordées durant la rencontre. Les vestiges d'ouvrages hydriques et leur rapport avec la dynamique urbanistique dans la région de Sétif, à travers l'histoire, constituent également un des axes du colloque, a ajouté Mme Khelfallah.