Des spécialistes du patrimoine culturel algérien ont alerté, lors d'une journée d'étude sur la protection du patrimoine qui s'est tenue à la Faculté de droit et de sciences politiques de l'Université Lounici-Ali à El Affroun, dans la wilaya de Blida, sur les risques et les périls qui menacent de disparition les vestiges culturels et historiques du pays, et ce, faute d'outils juridiques appropriés. C'est à cet effet que ces derniers ont mis l'accent sur la nécessité de reprendre efficacement ces outils pour les appliquer sur le terrain de manière efficiente. Selon des conférenciers, cette protection ne doit pas se limiter uniquement au rôle des services de police judiciaire ou de gendarmerie, mais doit plutôt être prise en main par toutes les structures des départements de la culture et autres services similaires ayant des liens administratifs avec ces vestiges. Et c'est la raison pour laquelle, ces derniers tirent la sonnette d'alarme par peur qu'il ne reste dans le futur aucun vestige aux générations montantes. Cependant, les conférenciers sont unanimes à dire que les outils juridiques pour la protection du patrimoine matériel et immatériel existent bel et bien en Algérie. Le hic, constatent-ils, est que leur application sur le terrain demeure absente. Ces derniers déplorent, dans le même contexte, les mentalités de certains qui œuvrent à la destruction de ces vestiges, effaçant par là même toute trace d'un passé, et par voie de conséquence, une mémoire collective qui a été la fierté et l'empreinte de nos ancêtres. Par ailleurs, les conférenciers estiment que le moyen le plus efficace pour sauvegarder ces témoins du passé, est de former des hommes de loi dans ce domaine précis, ainsi que de propager une éducation environnementale à même de réduire, au maximum possible, les phénomènes de destruction et surtout les fuites d'objets d'histoire, tels que la monnaie ancienne et autres objets antiques de valeur qui touchent au patrimoine culturel. Il importe de souligner que la loi 04/98 relative à la protection du patrimoine culturel est soumise, selon le président du colloque, à des modifications de la part du ministère de la Culture, précisant que cette loi a besoin d'un débat pour le fructifier encore davantage afin de mettre en place les moyens de contrôle et de définir les peines qu'encourt tout contrevenant. Enfin, le recteur de l'Université d'El Affroun, Khaled Ramoul, a, dans son intervention, indiqué que le patrimoine matériel et immatériel a été pris à bras-le-corps par le législateur algérien, en mettant notamment tout l'arsenal juridique quant à l'inventaire et la classification des objets culturels, informant, dans le même sillage, que certains sites culturels et historiques du pays et les fresques qui s'y trouvent ont été utilisés comme labels et autres étiquettes de certaines universités et régions du monde. Incendie dans un dépôt d'un campus de l'Université d'El Affroun Un incendie s'est déclaré, hier lundi, vers deux heures du matin, dans un dépôt de couvertures usagées situé à la cité universitaire 2 000 lits de l'Université Lounici-Ali, à El Affroun, dans la wilaya de Blida. Cet incendie a fait deux blessés parmi les travailleurs de ce campus qui ont été évacués par les éléments de la Protection civile à l'hôpital d'El Affroun. Leurs vies ne sont pas en danger, nous fait-on savoir.Il y a lieu de noter qu'une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur l'origine du feu qui, n'était l'intervention de la Protection civile, aurait fait de regrettables dégâts. M. B.