Pour cette nouvelle sortie pour la présidentielle 2019, le candidat Abdelmadjid Tebboune ne veut pas être en reste par rapport à ses concurrents qui donnent un coup d'accélérateur à cette campagne plutôt inédite marquée par les pour et les contre le scrutin qui exacerbe dangereusement les passions. Et d'ailleurs 10 jours à peine nous séparent du jour « J ». Du haut de ses 74 ans, le prétendant à la prise en main des destinées de plus de 44 millions d'Algériens veut mettre les bouchées doubles en faisant escale chaque jour dans de nouvelles villes du pays pour y prêcher la bonne parole auprès d'un public qui lui est, d'ores et déjà, acquis et en circuit fermé. Il n'empêche que si l'exercice de haranguer la foule paraît aisé, à Djelfa et Laghouat, Abdelmadjid Tebboune reviendra, à coup sûr, sur les sujets qui font polémique depuis quelques jours et cela dans le pays profond des Hauts-Plateaux et de la porte du Sud. A Laghouat, ce fut une escale éclair où le candidat Tebboune n'a pas eu à s'étaler comme à son habitude, se contentant de promettre, une fois élu, l'ouverture d'instituts de pétrole et de gaz et à l'aéroport de la wilaya une ligne pour les départs vers les lieux saints de l'Islam. Son intervention aura duré moins de cinq minutes parce que cette escale n'était pas prévue pour ce jour, dira-t-il. L'intrusion de quelques jeunes dans la salle scandant les slogans du Hirak aura-t-elle été la raison du brusque revirement ? Ou bien est-ce la fatigue inhérente au périple entamé ? Quoi qu'il en soit, le moment de brève émotion qu'a vécu le Centre culturel de la ville est devenu habituel dans ce genre d'événements de la campagne électorale. Du reste, Abdelmadjid Tebboune ne s'est pas, pour autant, senti désarçonné devant les 700 personnes présentes. Il faudra peut-être lier le courroux dans le comité de campagne ouvertement irrité par ce qu'il qualifie de calomnies de la part de ses concurrents et plus particulièrement ceux de l'autre candidat Azzedine Mihoubi. La polémique qui est apparue est, au demeurant, de notoriété publique tout comme les défections dans les soutiens du candidat Tebboune, suffisant en tout cas pour lui donner cet air morose, lui qui est connu pour son calme et sa discrétion. Pour le reste, et sans transition, le cortège part à l'assaut de la nouvelle étape : Djelfa, la wilaya limitrophe, à 100 km du chef-lieu. Plongée dans la spiritualité avec une pause à la tariqa Tidjania, Aïn Madhi. Un bastion acquis ? A en croire certains témoignages, c'est l'homme de la nouvelle Algérie… C'est au théâtre régional de Djelfa que la pleine mesure de cette journée électorale sera nette. En effet, l'on attend beaucoup du candidat qui a longtemps réitéré ses engagement s'il est élu : jeunesse, emploi, faire de Djelfa une grande capitale. Ses habitants veulent un hôpital et un aéroport international. Prise d'assaut de la salle Ben-Bouzid, dit Attallah, archicomble, le prend à témoin. B. T.
