Constantine a élu Abdelmadjid Tebboune avec 52,89% des voix exprimées, suivi par Abdelkader Bengrina avec 19,27% puis Ali Benflis qui a obtenu un score de 12,83%, Abdelaziz Belaïd 8,7% et, enfin, Azzeddine Mihoubi avec un taux de 6,21%. Le taux de participation de la wilaya a atteint les 41,1 % avec une baisse de 1,87% par rapport à l'élection présidentielle de 2014 et de 27,96% par rapport à celle de 2009. Une régression due, selon les observateurs, à une rupture de confiance de la part de la population constantinoise qui, depuis 2009, n'a cessé d'enregistrer des taux relativement faibles lors des différents scrutins organisés. Un autre facteur pourrait expliquer ce recul de participation, c'est le transfert massif des populations vers la nouvelle ville Ali-Mendjeli, alors que ces citoyens continuent à figurer sur les listes de la commune de Constantine, ce qui expliquera aussi que cette commune se classe en dernière position parmi les 12 autres au niveau de la wilaya. Et si la première position a été réservée au candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune, dont le staff de campagne a été très discret mais très actif aussi, durant toute la campagne électorale, dans la seconde position, se place le candidat islamiste Abdelkader Bengrina qui a obtenu plus de 19% des voix, renseignant sur une présence toujours active d'électeurs islamistes dans une ville conservatrice, réputée être le fief du mouvement islamiste. Et s'il n'y avait pas de divergences entre les partis islamistes, Abdelkader Bengrina aurait pu décrocher plus de voix, selon les observateurs. Quant au déroulement de l'opération de vote durant la journée du jeudi qui était une journée hors-normes à Constantine en raison des manifestations des anti-élections, le taux de participation au vote avancé par l'Anie à 11h, à travers le territoire de la wilaya de Constantine, avoisinait les 6,05% pour arriver, vers 17h, aux alentours des 30,36% avant de se situer, en fin de l'opération, à 41,1%. La marche de ceux qui rejetaient l'option des élections a été entamée à partir de 10h, depuis le Palais de la culture Mohamed-Laïd-El-Khalifa et a duré toute la journée. Les manifestants étaient plus nombreux dans l'après-midi, ce qui avait paralysé le centre-ville dans une ambiance bon enfant, donnant l'image d'une ville divisée en deux : ceux qui votent et ceux qui manifestent. Aucun incident ni dérapage n'a été signalé. Ilhem Tir