Après avoir dirigé le WA Boufarik en début de saison au niveau de la DNA, Hocine Yahi, l'ex-stratège du CRB des années 1980, est actuellement sans club. Malgré plusieurs sollicitations, il préfère prendre son temps pour se décider. Cela ne l'empêche pas d'avoir un regard sensé et parfois sûr sur le football. Bon comme en témoigne cet entretien. Après avoir débuté la saison à la tête de la barre technique du WAB, vous êtes toujours sans club ? Oui, j'ai démarré la saison avec le WA Boufarik, mais après cinq journées du championnat, j'ai arrêté. Pour quelles raisons ? Vous connaissez bien la vie des clubs. Je me sentais mal à l'aise dans ce club. J'étais arrivé la saison dernière, mais cette année cela n'allait pas dans mon sens et j'ai décidé de partir en laissant le WAB sur le podium, c'est-à-dire à la deuxième place. Et pourquoi vous n'avez pas rebondi dans un autre club ? Honnêtement, j'ai reçu pas mal de propositions. De la part de clubs de quel palier ? J'ai été sollicité par des clubs de Ligue 1, de Ligue 2 et de DNA. Bon, j'ai eu parfois des négociations, mais qui n'ont pas abouti. Par conséquent, je suis encore en attente. A propos de Ligue 1, le CRB est toujours leader. Cela doit réjouir l'ancien stratège des Belouizdadis que vous êtes ? Oui, le club est premier. Après le match nul concédé face au MCO à domicile, certains n'ont pas apprécié, mais je pense que tout va bien au CRB. Je dirais qu'il n'y a vraiment pas le feu et qu'il est inutile de contester quoi que ce soit. Que pensez-vous de ce nouveau projet d'une Ligue professionnelle unique avec 18 clubs qui sera appliqué dès la saison prochaine ? Je crois que c'est une bonne initiative. On aura donc une seule division de clubs professionnels et en bas on aura des amateurs qui vont travailler. Cette Ligue 1 pro sera la vitrine de notre championnat et le reste, moi je suis pour que l'argent soit investi dans les infrastructures. Que pensez-vous de ceux qui disent que notre championnat pro est faible alors qu'on arrive à exporter des locaux dans de bons clubs européens comme Atal et Boudaoui à Nice pour ne citer que ceux-là ? Le problème n'est pas là . Ce n'est pas en exportant, deux ou trois ou dix joueurs que cela va changer. Il faut faire la part des choses. Le niveau de notre championnat demeure moyen pour ne pas dire faible. Pour moi, c'est bien et c'est une fierté d'exporter des joueurs mais on peut faire mieux avec plus d'infrastructures et de rigueur dans la gestion. Le fait que les clubs algériens n'arrivent pas à décrocher des coupes africaines confirme le faible niveau de notre championnat ? C'est clair, on n'a même pas à se comparer. Dieu nous a donné un grand pays riche et nous pouvons être les meilleurs au niveau maghrébin et africain. En plus nous ne sommes qu'à une heure de vol de l'Europe, ce qui est un gros avantage. Malheureusement on est loin de nos rêves et de la réalité. Durant ce mercato hivernal, y a-t-il une possibilité de vous voir de nouveau sur un banc de touche ? Sincèrement, je n'attends pas le mercato, je suis un entraîneur professionnel et actuellement je suis libre et disponible. Quelle est la première condition que vous exigez avant d'accepter de diriger un club ? Cela relève du privé mais chacun a ses propres conditions. Bon, comme tout entraîneur, il y a des conditions financières bien sûr mais aussi les moyens de travail ainsi que les objectifs. Tout est basé sur la négociation. Parfois, on arrive à s'entendre et parfois ça ne marche pas. Le regretté Hacen Lalmas demeure une légende du CRB et du foot national. Vous qui l'avez connu, quelle image en gardez-vous ? Oui, je l'ai bien connu. Je l'ai eu comme entraîneur et c'est devenu un ami par la suite . C'est un monsieur qui avait une très forte personnalité. On dit que c'est le meilleur joueur d'Algérie de tous les temps. Êtes-vous d'accord ? Moi je préfère dire qu'il était le meilleur au niveau africain et chez nous, bien sûr. Je pense qu'il a marqué le football continental de son empreinte, Allah yarahmou. Propos recueillis par Hassan Boukacem