La menace terroriste n'a jamais été aussi forte au Sahel où les groupes armés affiliés à l'organisation terroriste internationale multiplient des opérations meurtrières. A l'instar de la communauté internationale, l'Algérie craint également une jonction entre ces factions et celles établies en Libye. Une véritable poudrière aux frontières du pays. Les faits sont passés presque inaperçus dans une Algérie secouée par des évènements internes. Mais ils sont là, terribles de par les conséquences qu'ils ont engendrées, menaçants de par leur nature et les desseins de leurs auteurs. Ces faits se sont produits dans trois pays frontaliers ou proches de l'Algérie : le Niger, le Mali et un peu plus loin, le Burkina Faso. C'est du Niger que sont parvenues les dernières nouvelles effarantes. Elles datent de deux jours, du 26 décembre, date à laquelle les autorités nigériennes annonçaient la mort de quatorze militaires dans une embuscade tendue par un groupe terroriste à 300 km de la capitale (Niamey). Un coup dur qui ébranle le pouvoir central déjà sous le coup d'une autre terrible tuerie survenue quinze jours plus tôt. Le 10 décembre, le ministère de la Défense nigérien confirmait, en effet, le décès de 71 autres militaires lors d'une attaque perpétrée par une centaine d'assaillants dans un camp de l'armée. Ce dernier est situé non loin de la frontière malienne. La veille, trois autres militaires avaient trouvé la mort dans une attaque similaire perpétrée dans un autre camp, à l'est. Le bilan global établit le décès de près d'une centaine de militaires entre la mi-novembre et le mois de décembre. De manière générale, la majorité des attaques se sont déroulées non loin des frontières avec le Mali. Un autre pays soumis à une très forte pression terroriste. Les derniers faits remontent au début du mois de novembre dernier : 54 militaires maliens assassinés lors d'une attaque menée contre un camp de l'armée. Des actions terroristes sanglantes sont fréquemment menées au centre et au nord de ce pays contre les populations. Le bilan des victimes s'élève à 90 morts recensés entre octobre et novembre. Vient ensuite le Burkina Faso. Il y a trois jours, le 25 décembre, 35 personnes, dont 31 femmes, ont trouvé la mort lors d'une attaque menée simultanément contre un détachement militaire et des villageois. L'état-major de ce pays a déclaré que cette attaque était d'une «rare intensité» et qu'elle avait duré «plusieurs heures». Une vingtaine de militaires ont été également blessés dans les mêmes circonstances. Que ce soit au Mali, Niger ou au Burkina Faso, ces attaques sont généralement revendiquées par des groupes terroristes affiliés à l'organisation terroriste internationale qui rêve de se reconstruire au Sahel après avoir été mise en déroute au Proche-Orient. La situation inquiète la communauté internationale, la France en particulier qui vient d'ailleurs d'annuler le sommet du G5 programmé pour janvier, mais aussi et surtout l'Algérie en possession d'informations sur les desseins dangereux projetés par les groupes armés. Il s'agit notamment de tentatives de jonction entre les différentes factions et d'un projet d'unifier leurs actions vers d'autres pays du Sahel proches de leurs zones d'action tel que le Nigeria. Le but étant, bien entendu, de renforcer leur axe et de parvenir à effectuer une seconde jonction progressive avec les groupes agissants dans d'autres zones très sensibles, la Libye, enjeu principal des terroristes… A. C.