Sans faire trop de bruit, Chérif Hadjar est en train de s'affirmer comme l'un des meilleurs techniciens du pays. Il y a deux saisons, il sauvait Mascara de la relégation en DNA. Ensuite, il récidivera avec l'USMH. Cette année, il joue les premiers rôles en Ligue 2 à la tête de l'OM, solide leader qui va affronter celui de la Ligue 1, le CRB, tenant et spécialiste de la coupe pour le compte des 1/16es de finale. Ce sera un bon test pour la formation du Titteri avant le retour du championnat. Le Soir d'Algérie : L'OM leader de la Ligue 2 et toujours en course en coupe après une belle qualif face au MOB. Tout va bien à Médéa ? Chérif Hadjar : «Hamdoulillah», grâce à Dieu, nous faisons un bon parcours. Et comment expliquez-vous cette réussite actuelle ? C'est grâce aux bonnes intentions de tous. La réussite n'est pas le fruit du hasard. Elle demande des sacrifices et du travail. On a débuté assez tôt la préparation d'inter-saison avec un bon recrutement. Ensuite, il y a eu l'adhésion de tout le monde, c'est-à-dire l'administration, le staff technique et les joueurs. Par conséquent, ce n'est pas uniquement le mérite de Chérif Hadjar. Je n'oublie pas les supporters et tout cela constitue une famille qui y croit. Quelle est votre priorité aujourd'hui, le championnat ou la Coupe d'Algérie ? Notre objectif, c'est avant tout l'accession. Du moment qu'on est leaders de la Ligue 2, notre priorité c'est le championnat. Et en coupe, vous allez affronter un autre leader, celui de la Ligue 1 en l'occurrence le CRB. La coupe c'est une aventure pour nous. C'est la compétition des joueurs. Et vous avez l'avantage de recevoir à Médéa. Disons que c'est un petit avantage. On va évoluer devant notre public, mais ce n'est pas parce qu'on joue à domicile que l'on va automatiquement gagner. J'espère tout simplement que ce sera un beau match avec du fair-play et du spectacle. Comme vous affrontez le leader de la Ligue 1, est-ce que vous le considérez comme un vrai test pour savoir si votre équipe a vraiment le niveau de l'élite ? C'est juste un match de coupe et ce n'est pas sur une rencontre que l'on pourra juger si notre équipe a vraiment le niveau de la Ligue 1. Ceci dit, on ne reçoit pas n'importe qui. C'est le CRB, leader actuel de la Ligue 1 et spécialiste de la coupe. C'est une bonne source de motivation ? La coupe a son charme et ses surprises. Vous pouvez vous imposer face à une grande équipe comme vous pouvez perdre devant une formation d'une division nettement inférieure. Après avoir décroché le titre de champion de l'aller en Ligue 2, comment voyez-vous la phase retour ? La phase retour sera encore plus difficile, de la première rencontre à la dernière. D'ailleurs, dès la reprise, on doit se déplacer à El-Harrach pour affronter l'USMH qui lutte pour éviter la relégation. Ensuite, on recevra l'USMAnnaba qui vise une place sur le podium. Donc, au retour, on sera confrontés soit à des clubs qui jouent leur survie, soit à ceux qui visent l'accession et c'est pour cela que ce sera plus dur qu'à l'aller. Quelle est votre opinion sur ce nouveau projet d'une Ligue professionnelle unique qui sera appliqué dès la saison prochaine ? Sincèrement, ce projet ne me plaît pas du tout parce qu'on va éliminer la deuxième division professionnelle. D'abord parce que le charme du professionnalisme algérien, ce n'est pas uniquement la Ligue 1, c'est aussi la Ligue 2. Ensuite, il y aura des disparités énormes. On aura des clubs pros bien nantis et les autres avec peu de moyens. En fait, ce nouveau projet n'a qu'un seul but, celui d'effacer la Ligue 2. Vicente Del Bosque, l'ex-entraîneur du Real, a animé une conférence en disant qu'un joueur ne doit jamais être familier avec son entraîneur ? Oui, c'est normal, il faut qu'il y ait un certain respect entre le joueur et son entraîneur, mais ce dernier ne doit pas être un dictateur non plus ! Del Bosque a également déclaré que le joueur de foot est un être humain normal et humble. Qu'en pensez-vous ? Oui, je suis d'accord. Bon, Del Bosque a beaucoup d'expérience et il en a eu l'occasion de gérer de grandes stars du foot international qui étaient considérées comme des dieux et il a voulu relativiser. Vous qui gérez des joueurs pros, est-il vrai qu'ils sont normaux et humains ? Je pense qu'ils sont plus humbles que les autres même s'ils renvoient une image fausse parfois de leur statut. Propos recueillis par Hassan Boukacem