Avec un programme électoral adossé sur 54 engagements, le nouveau locataire du Palais d'El-Mouradia entame la nouvelle année avec un programme des plus chargés. Les consultations déjà entamées, puis l'ouverture du chantier de la révision de la Constitution rythmeront la vie politique, promettant de faire de 2020 une année aussi riche en événements que celle qui vient de s'achever. Nawal Imès- Alger (Le Soir)- Dans un discours programme prononcé à l'occasion de son investiture, Abdelmadjid Tebboune fixait les priorités de son mandat. Sans calendrier clairement défini, l'ouverture d'un dialogue et la révision de la Constitution figuraient en tête de liste des chantiers urgents à entamer. Des consultations sans exclusion dans la perspective de rallier un maximum d'acteurs nationaux à sa démarche. Sans assise politique, puisque se présentant en candidat « indépendant », c'est un consensus le plus large que le président de la République espère pouvoir susciter. Une entreprise loin d'être des plus aisées dans un contexte politique post-électoral où les partis politiques peinent à sortir de l'hibernation forcée imposée par la conjoncture. L'annonce de son intention d'amorcer des consultations, si elle n'a pas eu l'effet d'une onde de choc, a néanmoins réanimé des partis politiques qui ne voudraient certainement pas rater l'occasion de se remettre en orbite. Avant même que les contours du dialogue ne soient clairement définis ni que le cadre posé, ils sont déjà nombreux à ne pas s'opposer au principe. Les uns après les autres, les partis politiques sortent de leur silence, tentant un repositionnement. Les islamistes n'y voient aucun inconvénient. Certains font même des offres de service. Dans le camp des démocrates, la position est un peu plus tranchée : pas de dialogue sans préalables. C'est au pas de charge que ce dernier sera mené pour entamer le premier gros chantier du mandat présidentiel, celui de la révision de la Constitution. Tebboune en avait fait la promesse alors qu'il était candidat. Il l'a réitéré au lendemain de l'annonce des résultats. Une révision « profonde » de la Constitution sera entamée. Pendant la campagne électorale mais également à l'occasion de son discours d'investiture, il laissera entrevoir quelques-unes de ses intentions. On sait d'ores et déjà qu'il compte proposer un retour à la limitation des mandats qui ne sauront excéder deux exercices. On sait également qu'il compte signer l'arrêt de mort du régime hyperprésidentiel en limitant les prérogatives du président de la République. Tebboune espère ainsi pouvoir rééquilibrer les différents pouvoirs et éviter que l'exécutif ne prenne le pas sur le législatif ou n'interfère dans le judiciaire. Le nouveau Président a également promis de faire du respect des libertés individuelles et de la liberté de la presse des principes immuables et de séparer de manière claire l'argent de la politique. La mouture de la Constitution qui sera soumise à débat devrait ainsi esquisser les contours de la nouvelle République dont il espère jeter les fondements. Avec des changements aussi importants dans la loi fondamentale, d'autres textes subiront inexorablement le même sort. C'est le cas de la loi électorale qui sera soumise à révision avant la prochaine échéance électorale que représenteront les législatives. Des élections qui devraient donner naissance à une nouvelle Assemblée populaire nationale et une nouvelle majorité avec laquelle le président de la République aura à composer. N. I.