Depuis une semaine, le centre-ville de Miliana est devenu un vaste chantier où interviennent plusieurs entreprises pour une opération lancée par la Direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) dans le cadre d'un programme sectoriel (PSD) pour un montant global de 3 milliards de centimes. Le cahier des charges comprend une reprise complète du corps de chaussée avec baisse du niveau pour prévenir tout risque d'inondation, une réhabilitation du réseau d'évacuation des eaux pluviales, le nettoyage des avaloirs, l'éclairage et la reprise des trottoirs et surtout de leurs bordures. Sont concernés par cette opération, le boulevard Emir-Abdelkader, la place Emir-Khaled, le boulevard Kastali-Faouzi et jusqu'à la place Ali-Amar qui domine toute la plaine en contrebas. Cependant, les entreprises ont à peine entrepris les travaux de décapage, qu'un vaste mouvement de contestation a été engagé via les réseaux sociaux, provoquant un tollé général et un défilé d'associations interpellant les autorités locales de suspendre les travaux, exigeant la reprise des bordures de trottoirs non pas en utilisant du béton mais de remettre les anciennes bordures en pierre datant de plusieurs décennies et que certains ont attribué à l'époque romaine, une datation qui reste cependant à vérifier. Les interventions au sujet de ces bordures ont été si nombreuses qu'une réunion sous l'égide du chef de daïra assisté du maire, M. Abdeslam, et du directeur de wilaya de l'urbanisme, M. Abada, s'est imposée et tenue jeudi dernier en milieu de matinée au siège de la daïra. La grande majorité des interventions des présidents d'associations, telles que Les Amis de la ville de Miliana, se sont focalisées principalement sur ces pierres qui ont été remisées au niveau du parc communal. «Qu'à cela ne tienne, nous allons remettre ces pierres mais comme un grand nombre de ces petits blocs ont été fracturés au cours de plusieurs décennies et sont irrécupérables, nous ferons avec mais sur un linéaire en rapport avec le nombre de pièces viables disponibles. Le reste sera réalisé avec des blocs de ciment moulés », dira le DUC, et c'est ce qui a semblé convaincre l'assistance. A ceux qui ont manifesté leur attachement à Miliana «Ville d'Arts et d'Histoire», jaloux de son cachet historique, le chef de daïra, M. Mahiout, prenant la parole dira : «L'histoire de Miliana vaut beaucoup plus que l'histoire des pierres de trottoirs, c'est une histoire millénaire à laquelle nous sommes tous attachés.» La réunion a été suivie d'une sortie sur le terrain lors de laquelle, le DUC a donné toutes les explications logiques et les arguments qui ont fini par convaincre les plus passionnés et les travaux ont repris pour une importante amélioration de l'aménagement de la ville et du cadre de vie des Milianais. Karim O.