Partant du principe du pollueur payeur, la wilaya de Boumerdès appliquera ce principe aux dégâts causés aux routes par les entreprises propriétaires des carrières d'agrégats. A cet effet, le wali a décidé que ce seront désormais les propriétaires d'une quinzaine des carrières d'agrégats implantées sur le piémont du célèbre massif de Bouzegza qui paieront la facture notamment pour ce qui est de la RN29 (Boudouaou- Bouira). « La Direction de l'industrie sera le maître de l'ouvrage et la Direction des travaux publics assurera le suivi technique. C'est elle qui déterminera la nature des travaux à effectuer», a affirmé le wali. Chaque année, des milliards sont puisés du budget de l'Etat ou de la Wilaya pour réparer les routes particulièrement celles conduisant aux carrières, qui se détériorent à vue d'oeil. Or, contre les problèmes de santé engendrés aux populations des localités du sud de Boudouaou notamment les problèmes respiratoires, sans parler des graves incidences sur le patrimoine forestier, les écosystèmes et l'environnement. Ces entreprises de production d'agrégats ne payent que des sommes symboliques, voire dérisoires, en matière de fiscalité. «Nous ne pouvions pas sanctionner les populations, alors nous sommes obligés de faire face, chaque année, à de colossales dépenses pour procéder aux réparations induites par la circulation des camions qui ne respectent pas les charges autorisées », a confié Yahia Meziane, le nouveau DTP (directeur des travaux publics) de Boumerdès. Pour rappel, la plupart des attributions du droit à l'exploitation ont été décidées par l'ex-ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil, dans l'opacité. Deux ou trois autorisations ont été accordées à des entreprises publiques algériennes, mais le reste… En matière d'occupation d'espace, la région de Bouzegza bat tous les records par le nombre de carrières dans une superficie aussi réduite et ce, contre toute logique de préservation d'une montagne qui, rappelons-le, a été, au même titre que le Djurdjura (et que l'on nomme d'ailleurs le « Petit Djurdjura » pour son riche patrimoine naturel), un sanctuaire de la lutte de Libération. Abachi L.