Depuis la décision ministérielle d'assainir le secteur de la production et de la distribution du lait pasteurisé en sachet, et de le rendre disponible au niveau des communes et surtout de ramener le prix de l'unité à 25 DA au lieu de 30, voire même 33 DA, on assiste à une levée de boucliers. Des sit-in se tiennent devant le siège de la Direction du commerce et des contestations ont lieu au quotidien. Les distributeurs déclarent : «Il s'agit là d'une décision irréfléchie parce qu'elle ne tient pas compte de la réalité du terrain et qu'elle va à l'encontre de nos intérêts et surtout de notre situation en nous obligeant à travailler à perte.» D'autres distributeurs confirment : «Notre marge bénéficiaire est quasi nulle et ne couvre même pas le minimum de nos charges qui sont très lourdes à supporter, les impôts, l'assurance de nos véhicules, les charges patronales, l'absence de compensation en fonction des distances depuis l'usine de transformation jusqu'aux points de vente». D'autres encore témoignent: «Si cette décision est maintenue en l'état, nous serons dans l'obligation de changer de profession et si pour l'instant nous assurons le service minimum, pour faire aboutir nos revendications, nous sommes prêts à arrêter toute distribution à travers la wilaya de Chlef et vers d'autres destinations.» On nous dira aussi : «Il ne suffit pas de proférer des menaces pour gérer une telle situation et surtout de généraliser certaines pratiques de quelques distributeurs, pour gérer de tels problèmes, mais de dialoguer. Qu'on prenne aussi en charge les problèmes inhérents à notre profession. » Pour l'heure, même si le prix du sachet a été ramené à 25 DA, il n'en demeure pas moins que la disponibilité du produit se raréfie et la contestation perdure. Un de ces commerçants qui s'approvisionnent avec leurs propres moyens de transport, questionné à ce sujet dira : «Je suis allé à l'usine comme à l'accoutumée pour achalander mon magasin, je n'ai pas acheté un seul sachet car à ce prix, je préfère arrêter mon commerce.» Karim O.