16 février 2019, des milliers de personnes ont investi la rue dans la localité de Kherrata pour dire non à un cinquième mandat de l'ex-président de la République. Une semaine plus tard, soit le 22 février, pratiquement l'ensemble des autres régions se sont soulevées avec le même mot d'ordre et réclamer le départ du système politique corrompu et corrupteur mis en place par le même président de la République à la tête du pays depuis vingt ans avant d'être contraint de démissionner sous la pression populaire au début du mois d'avril de la même année. Ce dimanche, ils étaient encore des milliers de manifestants à converger des différentes municipalités de la wilaya et même d'autres régions du pays pour marquer le premier anniversaire de cette marche historique. Une nouvelle fois, la mobilisation citoyenne était exceptionnelle à Kherrata. Les principales rues de la ville étaient noires de monde. Brandissant des banderoles et autres pancartes sur lesquelles étaient portées les principales revendications populaires en faveur d'une rupture radicale avec l'ancien régime et le départ de l'ensemble de ses acteurs, les manifestants, de tous âges et de toutes les catégories sociales, dont nombre parmi eux drapés des drapeaux national et amazigh, ont sillonné les artères de la ville avec la même détermination à poursuivre la lutte pacifique jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. Les manifestants ne cachent pas leur certitude de voir leur combat en faveur de l'instauration d'un véritable Etat de droit et des libertés triompher. Pour preuve, n'a-t-on cessé de faire observer l'extraordinaire mobilisation citoyenne qui ne fléchit toujours pas après une année de révolte populaire. «Malgré toutes les tentatives visant son étouffement, le mouvement populaire est loin de s'essouffler. Nous maintiendrons notre élan de mobilisation jusqu'à ce que toutes les anciennes figures du régime partent et permettre enfin l'avènement d'une Algérie nouvelle, libre, démocratique et sociale», martèle un activiste politique ayant participé à la marche de Kherrata. Scandant des slogans hostiles aux tenants du pouvoir, l'impressionnante foule de marcheurs a réaffirmé son rejet de tout dialogue et négociation avec le pouvoir tout en reprenant des mots d'ordre réclamant «un Etat civil et non militaire» ainsi que la libération de l'ensemble des détenus d'opinion et politiques. Les manifestants, qui ont donné une nouvelle fois une autre leçon de civisme au pouvoir, se sont dispersés, à la fin de la marche, dans le calme. A. Kersani
