La remarque faite par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à propos des pléthoriques cortèges officiels, dépassant parfois 30 véhicules, lors des sorties des walis pour des visites d'inspection dans les communes, a eu un écho favorable chez les citoyens. Cette remarque, qui constitue en fait une ferme instruction à l'adresse des walis réunis avec le gouvernement au Palais des Nations à Club-des-Pins, a été appréciée à sa juste valeur. Pour ammi Cherif, vieux chauffeur de taxi, «la longueur des cortèges bloquant la circulation automobile ajoute à l'encombrement et à l'énervement. Il se trouve parmi les clients des gens malades et des hommes d'affaires qui risquent de rater leur rendez-vous ou leur vol en raison des arrêts intempestifs de la circulation, des fois même bien avant le passage du cortège officiel, d'une délégation ministérielle». Sur les routes passant devant des localités dépourvues d'un transport public régulier ou qui attendent durant des heures un hypothétique moyen de locomotion, ces processions constituées de véhicules luxueux pour la plupart, avec souvent à bord que le chauffeur, ne peuvent qu'attiser la colère des conducteurs. Même la corporation des gens de la presse écrite, audiovisuelle et en ligne, confinés dans un minibus placé souvent à l'arrière du cortège, arrivent difficilement à suivre la visite, ils doivent rattraper la délégation officielle après une trotte de près de 100 mètres. En plus, ils doivent jouer des coudes pour se rapprocher du ministre ou du wali pour accomplir leur mission. Et pour cause, la présence en nombre de personnes qui n'ont rien à faire sur les lieux. Donc la recommandation du Président aux walis d'avoir recours à des bus pour les sorties officielles d'inspection, au-delà des gains en carburant et en maintenance des voitures de l'Etat qu'elle génère, participera, à ne pas en douter, à plus de fluidité de la circulation et, par conséquent, à la satisfaction des usagers de la route. A. Bouacha