Les milliards injectés dans les programmes au niveau local resteront sans impact sur l'amélioration du cadre de vie sans une révision de l'arsenal juridique dédié au développement local. De l'aveu même des participants à la rencontre gouvernement- walis, qui a pris fin hier, les textes de loi sont devenus obsolètes et empêchent la mise en place d'un nouveau mode de gouvernance. Réponse du Premier ministre : les textes régissant l'investissement connaîtront des changements. Idem pour le programme de formation au niveau de l'Ecole nationale d'administration. Nawal Imès- Alger (Le Soir) - Un constat sans appel est établi par les responsables au niveau local : les textes de loi régissant actuellement plusieurs secteurs et dédiés notamment à la gestion au niveau local ne sont plus en mesure de répondre aux attentes. Les six ateliers organisés dans le cadre de la rencontre gouvernement-walis sont unanimes là-dessus qu'il s'agisse de cadre de vie, de foncier, d'urbanisme ou d'accidents de la route. Ceux ayant pris part à l'atelier dédié à l'amélioration du cadre de vie ont mis l'accent sur l'impact négatif de certains textes sur la résorption des disparités entre régions. L'état des lieux est sans concession : mauvaise maîtrise des projets et mauvais entretien et exploitation des infrastructures existantes. Les participants estiment nécessaire de réadapter les textes de loi, de mettre en place une banque de données et d'encourager la coopération entre privé-public. Il s'agit également de redéfinir les responsabilités au niveau local avec une plus grande décentralisation et participation des citoyens. La solidarité entre communes est recommandée tout comme la mise en place d'une banque pour soutenir les projets au niveau local et l'amélioration de la fiscalité locale. En matière de foncier, la législation est également pointée du doigt pour son instabilité. Les walis ont réclamé plus de précisions dans les prérogatives et la désignation d'un centre de décision pour l'octroi du foncier au niveau local mais également la définition d'un barème devant permettre de classer les projets en fonction de leurs intérêts. La forte mobilisation du foncier pour les besoins du logement n'a pas été sans impact sur l'urbanisme. Résultats : des opérations de relogement souvent anarchiques et à l'origine de l'émergence de véritables foyers de tensions dans des quartiers dépourvus de toutes commodités. La sécurité routière, placée au rang des priorités, a fait l'objet d'un atelier. Les participants ont recommandé, entre autres, d'encourager le transport en commun, de réviser la formation des formateurs mais également le processus d'obtention du permis et la révision des amendes à la hausse. A ces doléances, le Premier ministre répond en précisant, une fois de plus, les priorités de son gouvernement, rappelant l'urgence de prendre en charge les zones les moins favorisées afin que la justice sociale ne reste pas au stade du simple concept. Le Premier ministre dit attendre des walis des programmes bien définis pour y améliorer l'état des routes, le raccordement au gaz et électricité mais également en y assurant la restauration et le transport scolaires. Pas moins de 100 milliards de dollars seront mobilisés mais des délais seront impartis et les responsables locaux sont tenus de s'y conformer. Il leur est demandé de rompre avec la bureaucratie et de privilégier le travail de terrain. L'exécutif, de son côté, s'engage à faire de l'investissement une de ses autres priorités en levant « rapidement » les obstacles qui entravent l'investissement, notamment en matière de foncier en révisant les textes devant permettre d' accélérer le traitement des dossiers investisseurs. S'adressant aux walis, Djerad leur dira qu'ils ont obligation de prendre leurs responsabilités pour mettre en œuvre un nouveau mode de gouvernance en étant une force de proposition et de changement. Pour y arriver, le programme de formation au sein de l'Ecole nationale d'administration (ENA) connaîtra des changements avec pour objectif de nouvelles promotions de cadres avec des visions tout aussi nouvelles. Se disant « optimiste », Djerad avertit les walis que leur travail fera l'objet d'une évaluation continue. N. I.