Le 54e vendredi a été une autre journée de forte mobilisation de la population de Béjaïa pour un changement radical du système. Pour cette première semaine de l'an 2 du mouvement de révolte populaire contre le régime en place depuis des décennies dans le pays, c'est une nouvelle marée humaine qui a déferlé sur les rues de la ville de Béjaïa avec le même mot d'ordre, réclamer l'instauration d'un Etat de droit et des libertés. Après plus d'une année, la mobilisation est loin de fléchir et les Béjaouis manifestent toujours avec le même engagement et un civisme exceptionnel. Les milliers de manifestants venus des différentes localités de la wilaya de Béjaïa ne comptent surtout pas baisser les bras jusqu'à la satisfaction de leur revendication majeure maintes fois réitérée en faveur de la mise en place d'une réelle transition démocratique à même de permettre au peuple d'exercer sa totale souveraineté. Deux heures avant le coup d'envoi de la marche attendu vers les coups de 13h30, l'esplanade de la Maison de la culture, lieu de rendez-vous habituel hebdomadaire des manifestants, était déjà noire de monde. Comme les précédentes marches, l'extraordinaire cortège de manifestants s'ébranle dans une ambiance colorée en reprenant des slogans fustigeant les tenants du pouvoir. Les banderoles et autres pancartes brandies par des manifestants résument les revendications exprimées depuis plus d'une année, notamment «un Etat civil et non militaire», «le départ de l'ensemble des figures incarnant l'ancien régime» ainsi qu'une « justice transparente et indépendante». Tout au long du parcours de la marche, les manifestants ont repris également des slogans rejetant tout dialogue et négociation avec un pouvoir qualifié d'«illégitime». La revendication de la libération des détenus d'opinion et politiques est une nouvelle fois portée par les manifestants. A. Kersani