Je voudrais juste rappeler au prochain détenu libéré et qui voudrait se rendre au domicile de… … Abassi Madani que le gars est mort ! Il l'a dit et a tenu à le préciser : « Ma visite chez Benhadj s'inscrit dans le strict registre de la défense des droits de l'Homme, abstraction faite des ancrages politiques et idéologiques de la personne .» Je ne sais pas ce qui me gêne dans la déclaration de Bouchachi à mes confrères d'El-Khabar. Peut-être le fait d'avoir assisté samedi dernier, dans les locaux de ce journal, à la remise du Prix 2020… Omar Ourtilane. Un journaliste assassiné par les hordes commanditées par Benhadj. Ou peut-être cette autre gêne. Oui, il en est une de gêne qui déclenche immédiatement chez moi des poussées violentes d'urticaire. Je ne supporte pas les hardiesses muselées. Les initiatives à demi. Les démarches coincées, à pas timides. Mais que diable ! Hardiesse pour hardiesse, allons-y franco, Maître ! Je rappelle que « l'anniversaire » de la mort de Antar Zouabri, c'est dans quelques jours. Et pourquoi pas une virée chez sa famille, gazouz, jus, café, thé et tranches de souvenirs découpées et posées là, sur une table basse ? Découper, oui ! J'aime les femmes et les hommes qui y vont à fond, pas au pas de crabe ! Qui n'ont pas peur de casser nos tabous à nous, les englués de la mémoire. Les naufragés du souvenir, les débiles attardés et encore scotchés, maladivement scotchés sur des « épisodes » comme le Contrat de Rome. Oui, le Contrat de Rome. Ça doit parler, ça, le Contrat de Rome, non ? Et si une visite chez les Zouabri ne suffit pas à nous flexy notre crédit « Pack-Clean-Droits-de-l'Homme », un p'tit crochet chez les Zitouni, pirkoipa ! En fait, je sais ce qui me gêne dans tout ça. Ce qui me gêne par-dessus tout. C'est cette odeur atroce que dégagent ces « droits de l'Homme » version monstres du maquis en kits aseptisés. Ça chlingue le gel hydro-alcoolisé. On dirait un gros camion de fûts remplis de ce gel et qui se serait renversé aux abords de la mosquée Essuna. Et pas accidentellement ! Les camions chargés de gel hydro-alcoolisé, qui se couchent devant cette mosquée, et pas une autre, ça ne court pas les rues ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.