Les autorités européennes doivent harmoniser davantage le cadre réglementaire au sein de l'Union et renforcer les prérogatives des superviseurs transnationaux afin de lutter plus efficacement contre le blanchiment d'argent, a plaidé mardi la Fédération bancaire européenne. «L'inefficacité du cadre actuel signifie que l'Union européenne devrait envisager, après 30 ans de réglementation sur la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, une révision de ce régime», écrit la Fédération bancaire européenne (FBE) dans une note sur ce thème. Notamment, «les exigences réglementaires actuelles varient à travers l'Union européenne, avec une mise en œuvre inégale des directives européennes ainsi que des divergences dans la manière dont les règlementations nationales appliquent ces directives», relève la Fédération. En outre, «en dépit d'importants efforts en la matière, le cadre institutionnel de l'Union européenne sur les questions de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme reste fragmenté», ajoute le lobby bancaire européen, soulignant que «les criminels savent comment exploiter la fragmentation réglementaire en Europe». Dans ce contexte, la Fédération plaide — entre autres — pour «harmoniser les politiques existantes en faisant la promotion d'une législation directement applicable» et ainsi «réduire les possibilités d'asymétrie à l'échelon national». De plus, «en renforçant le rôle de l'Autorité bancaire européenne dans l'édification des règles, celles-ci pourraient être mises en œuvre de manière plus uniforme», poursuit la Fédération. «La FBE reconnaît que certaines banques européennes n'ont peut-être pas réussi à remplir de manière consistante leurs obligations de conformité», mais même quand les règles sont respectées, «les résultats peuvent se révéler décevants», fait valoir la Fédération dans la note.