Chez nous, aucun cas de coronavirus infecté par un… … politique ! Allah ghaleb ! Je suis dans l'incapacité intellectuelle de te vendre ici une explication pointue, une signification et un décodage « savant » des derniers mouvements et nominations au sein de l'armée. Ça dépasse mes capacités de lecture et d'interprétation des grilles kaki et des positions de force et de faiblesse des uns et des autres. Il y en a qui peuvent le faire. Qui sont dotés d'un don inné de le faire. Qui ont dû être aspergés dans leur berceau, à leur naissance, par une eau magique qui leur confère ce pouvoir inouï de pouvoir te dire, avec un aplomb blindé de plusieurs centimètres, que si tel général a été nommé là, cela veut dire que tel clan a perdu quelques centimètres carrés dans le champ de bataille qui l'oppose à tel autre clan. Attention, je ne ricane pas ! Ces gens existent. J'en connais quelques-uns qui peuvent, les yeux fermés, te réciter la géostratégie des rapports de force du pays à travers le mouvement des chaises musicales dans les casernes. Moi, j'sais pas faire ! Complètement analphabète en la matière. Je dois même t'avouer que je m'en fous un peu de qui a été nommé à la tête du corps d'armée X ou Y, et de qui a été propulsé en haut d'une tourelle de char, avec vue panoramique sur toutes les régions du pays. Par contre, y a d'autres choses que je sais faire plus ou moins bien. Je peux, par exemple, et sans même avoir recours à une boule de cristal, anticiper sur les gargouillis de ton estomac. Traduire en notes stridentes les glouglous de ta panse vide. Tu vas avoir faim ! La faim de ta race qui tue ! Tu vas suer du pancréas et sécréter des parois intestinales tellement tu vas crever la dalle. En termes de faim, voire de famine, disons que si rien n'est fait urgemment, vous pourriez très vite, toi et près de 40 millions d'autres affamés en guenilles vous retrouver propulsés généraux-majors d'une armée de crevards. Ça oui ! Je peux te le dire. Et je te le dis le lendemain d'un truc vachement étrange et qui me turlupine ce matin encore : le premier ministre Djerad a procédé lundi dernier à l'installation du nouveau président du Cnes, le Conseil économique et social, instance sans patron depuis le décès de Mohamed-Seghir Babes le 7 mars… 2017. Un Cnes sans chef pendant plus de 3 ans !!! Ça te donne une idée de l'intérêt que portent nos dirigeants aux questions économiques. Et ça fait échos, terriblement échos au vacarme anticipé de ton estomac ! Voilà ! Mes dons de voyance s'arrêtent là, aux portes déjà hurlantes des pitances incertaines. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
