Le foot international vient de perdre un entraîneur de légende, en l'occurrence le technicien français Michel Hidalgo qui s'est éteint la semaine dernière à l'âge de 87 ans. Il y a quelques années, nous l'avions rencontré lors d'une cérémonie de remise d'un Ballon d'Or local et il nous avait gentiment accordé un entretien dans lequel il avait exprimé son admiration pour Rachid Mekhloufi qu'il avait croisé sur les terrains lorsqu'il était joueur du grand Stade de Reims puis de l'AS Monaco dans les années 60. Hidalgo laissera le souvenir impérissable de celui qui mené la France à son premier sacre international en 1984 lors du Championnat d'Europe des nations. Mais il aura révolutionné le jeu à onze en osant aligner trois numéros dix en milieu de terrain (Platini, Giresse et Genghini). Et il expliquera ce choix en disant : «La plupart des équipes évoluent avec deux attaquants seulement, alors il est inutile de rajouter deux milieux défensifs du moment que j'ai déjà quatre défenseurs.» Cet amour du jeu offensif permettra à la France, sous sa houlette, en plus du trophée européen, de se qualifier à deux phases finales de Coupe du monde, en 1982 et en 1986, et l'on se souviendra de cette fameuse demi-finale contre les Allemands à Séville au cours de laquelle les Français menaient avec deux buts d'écart (3-1) à un quart d'heure de la fin mais au lieu de fermer le jeu, Hidalgo continuera à attaquer. Ce qui permit aux Allemands de revenir à égalité et de se qualifier pour la finale aux tirs au but. Plus tard, Karl-Heinz Rummenige, l'attaquant vedette des Teutons, dira qu'il n'avait jamais compris pourquoi les Tricolores ne s'étaient pas repliés en défense pour maintenir leur avantage. La réponse, c'est que Hidalgo n'a jamais renoncé à ses principes du jeu offensif contrairement à Rummenige et ses coéquipiers qui n'avaient pas hésité à tricher au détriment de l'Algérie lors de la phase des poules pour passer au second tour. Hassan Boukacem