En ayant côtoyé Christian Gourcuff comme adjoint en équipe nationale, Nabil Neghiz hérite de cette philosophie du beau jeu chère au coach breton. Pour le moment, depuis qu'il a rejoint le Mouloudia d'Alger, c'est l'efficacité qui a animé Neghiz car il fallait arrêter l'hémorragie. Une bien mauvaise passe en dépit d'un bilan qu'il qualifie de positif avec trois victoires, un nul et une défaite. Et si l'on se réfère à son passage au NAHD, on peut dire que les supporters mouloudéens découvriront le beau jeu pratiqué par les équipes dirigées par le natif de Jijel, à condition qu'ils patientent. Le Soir d'Algérie : Comment se passe votre confinement ? Nabil Neghiz : «Je ne sors que si nécessaire. Je suis chez moi à Jijel et j'entretiens ma forme en faisant des footings en bordure de mer. Mais je continue de travailler à distance en suivant les programmes de travail que nous avons donnés à chaque joueur.» Ce sont des routines à faire à la maison ? «Non, il y a des éléments qui possèdent des villas et qui peuvent se permettre de travailler en extérieur. Par conséquent, on leur a concocté des programmes qui allient les exercices à l'extérieur mais aussi à l'intérieur et cela pour casser la routine.» La FAF a annoncé une reprise du championnat à une date non précisée. C'est une bonne nouvelle ? «C'est une décision à confirmer. Même les grands championnats européens ne savent pas quand ils pourront reprendre.Pour nous, le plus important, c'est la disparition de ce fléau.» Il y a des gens qui ont évoqué un championnat à blanc... «Chacun voit son propre intérêt mais je pense que c'est l'intérêt général qui doit primer.» La meilleure solution, c'est de reprendre ? «Moi je dis que c'est l'intérêt du pays qui doit passer avant tout ainsi que la santé de tout le peuple algérien. Le jour où l'on se débarrassera de ce virus et qu'il n'y aura plus aucun cas de contamination, alors à ce moment-là on pourra parler de compétition et discuter de football. Mais actuellement, nous sommes dans le flou.» Entraîner le MCA doit être un challenge pour vous ? «Bien sûr, c'est un challenge personnel.» Mais au vu du jeu pratiqué, on a le sentiment que le MCA ne développe pas le jeu que vous souhaitez. «Oui parce que je n'ai pas eu le temps. Dès que je suis arrivé, les matchs se sont enchaînés et on a ramené 3 victoires, match nul et une défaite. J'estime que c'est un bilan plutôt positif. On a arrêté une certaine hémorragie de mauvais résultats. Mais les supporters du MCA ne se régalent pas d'un beau jeu dont vous êtes adepte et que vous avez apprécié quand vous étiez l'adjoint de Gourcuff en sélection nationale. «Mais la manière, il lui faut du temps. Pour juger le travail d'un entraîneur, il faut lui laisser le temps. Malheureusement, chez nous, on juge un technicien sur 4 ou 5 rencontres. Par conséquent, on ne peut pas faire appliquer une manière de jouer en si peu de temps. Pour le moment, je suis content des résultats bien que je pense que l'on pouvait mieux faire mais avoir engrangé dix points sur quinze, c'est déjà pas mal. On est sur le podium et on est toujours à la recherche du titre puisque rien n'est encore joué.» Cela doit être frustrant d'être éloigné des bancs de touche ? «Entre nous, c'est vrai que c'est un manque mais dans la situation dans laquelle on est ,un entraîneur peut s'organiser. On a le temps de faire de la recherche, on peut revoir les rencontres que l'on a déjà jouées et on peut prendre du recul.» Etes-vous en contact permanent avec vos joueurs ? «Oui, ils sont sérieux et ils suivent les programmes à la la lettre et comme cela, si reprise il y a, on pourra redémarrer avec une base à 40%, ce qui est mieux que rien.» Le métier d'entraîneur est-il le plus beau du monde ? «Oui parce qu'un entraîneur est un passionné et quand on fait de sa passion son métier, cela devient le meilleur job du monde. C'est un don de Dieu mais en même temps, c'est un métier très stressant et très difficile. Toutefois, vivre de sa passion, c'est formidable.» Propos recueillis par Hassan Boukacem