SMS, Watsapps, Appels, Facebook, Instagram, échanges d'e-mails, live, jeux vidéo en ligne groupés et... sûrement d'autres outils branchés. Tout cela pour entretenir la flamme à peine allumée d'une histoire d'amour entre adolescents. Les cours de recréation ont été remplacées par les réseaux sociaux durant ce confinement. Et le dé-confinement les prépare à de belles retrouvailles ! Affranchis de plusieurs poids sociaux et d'a priori, dans beaucoup de cas, nos jeunes adolescents vivent leur amourette au jour le jour. Séparés brutalement, ils ont vite fait de remplacer les échanges physiques par le virtuel. Maya, 14 ans, raconte : « Petit à petit, nous avons créé notre petite routine quotidienne avec mon Jules ! Le matin, le premier qui se réveille lance son bonjour en attendant que le petit clignotant vert s'allume. Si c'est le cas, et il n'a pas répondu, je m'énerve très vite ! Puis, on discute ensemble et des fois on fait des live en prenant le petit déjeuner ou dans le balcon. C'est plutôt rare, en tout cas, pour moi. Parce que le fait de ne pas sortir, je ne prends pas forcément soin de moi. On s'envoie beaucoup de vidéos et de blagues. On se donne aussi rendez-vous pour les jeux vidéos en ligne. Pour moi, c'est rare, je ne suis pas très accro, mais les garçons adorent cela. On a un groupe aussi d'amis sur Messenger, cela nous permet de rester en contact, de discuter et de rire ensemble. » Tahar a mis la barre plus haut. Il s'est mis à créer des vidéos pour son amoureuse et les partager. « Il faut être à la page. Je ne me contente pas des applications toutes faites. Non, moi je personnalise. Je sais que de cette façon, je marque un bon point et cela me permet de passer mon temps et de me perfectionner. », explique ce jeune collégien, qui pour l'heure ne veut pas trop penser aux révisions qui l'attendent pour les examens du BEM. Les parents suivent ce mouvement sans trop attirer l'attention. « Je contrôle seulement, je ne suis pas gendarme ou policier. Je démontre juste qu'il y a des règles à respecter pour éviter toute action qu'elle pourrait regretter. Le Tiktok et autres applications sont à bannir pour moi. Pour Facebook, par exemple, je suis ami avec elle dès qu'elle a créé son compte. À l'âge adulte, si elle veut me retirer de sa liste, je ne vois pas d'inconvénients. Pour son amourette, je sais que c'est passager et en plus elle est là devant moi. Je m'inquiète beaucoup moins », note en riant Naïma, maman d'une jeune adolescente de 14 ans. Et là, le dé-confinement commence... « Dès qu'elle a compris que le dé-confinement se prépare, ma fille a eu un seul réflexe : vérifier son poids ! Elle était inquiète du fait qu'elle s'est laissée aller et mangeait tout le temps. En plus, comme nous tous, il n'y avait rien d'autre à faire à part cuisiner, manger et regarder la télévision. Elle avait peur que ses vêtements ne lui aillent plus et que son jeans préféré soit trop serré », relève Nawel, maman de Nihel, 15 ans. Pour Maya, ce sont ses cheveux qui l'inquiétaient. Sérieuse et solennelle, elle explique : « J'ai un abonnement chez la coiffeuse. J'y vais régulièrement que ce soit pour les soins ou la coupe. Comme ils sont un peu crépus, je ne veux pas sortir de chez moi tant que ma coiffeuse n'a pas repris son travail. J'y suis allée une fois durant les deux mois après avoir insisté, même supplié. Mais pour retrouver mon petit copain, il se doit que j'y aille. En plus, je ne faisais plus de live juste à cause de cela ». Peureux, intimidés, excités, ces jeunes adolescents se préparent comme si c'était leur première rencontre. Le virtuel les a rapprochés, mais pas assez. Moncef, 14 ans, en riant raconte : « Je dois partir chez le coiffeur et je veux m'acheter une chemise pour notre première rencontre. Eh quelle rencontre, au niveau de la cour du collège pour récupérer nos bulletins ! » Restez in avec une bavette ! Le plus grand challenge pour eux maintenant, et pour beaucoup d'adultes aussi, est de rester beau et branché avec la fameuse bavette obligatoire. Elle doit être stylée, cela va de soi ! « Ma mère en a cousu une spéciale mais après quand j'ai vu les modèles qui se vendent sur internet, j'ai préféré en acheter une stylée et lavable. Je ne veux pas avoir la honte devant mes amis », insiste Sarah 12 ans. Et d'ajouter : « En plus, je porte des lunettes ! Cela va être la galère pour moi » Et les modèles de bavettes il y en a plusieurs ! C'est l'embarras du choix : drapeau national, équipes de football, grandes marques, contrefaites bien sûr... Le tout est de pouvoir dépasser cette crise sanitaire en gardant ses relations amoureuses et son mental au beau fixe ! Sarah Raymouche
