Quatre des cinq Championnats majeurs en Europe ont repris la compétition après quelques mois d'inactivité causée par le Covid-19. L'Allemagne, l'Espagne, l'Angleterre et l'Italie ont même parfaitement repris et les champions désormais connus, avec un Bayern Munich plus que jamais dominateur de la Bundesliga, un Real Madrid qui réussit une «saison post-Covid» époustouflante, un Liverpool imperturbable malgré quelques couacs et une Juventus de Turin qui a fini par mettre tout le monde d'accord pour s'adjuger un nouveau Scudetto. Ce sont des Championnats où le sou est compté. Le huis clos qui faisait peur aux trésoriers et le coût de la couverture médicale des rencontres imposée par un rigide protocole sanitaire n'allaient pas complètement dissuader les patrons des clubs à abandonner la bataille. A céder devant une pandémie qui a tout détruit, la crédibilité autant que les économies des pays qu'on pensait infaillibles face aux crises. Et le football a, une fois n'est pas coutume, la preuve qu'il est un monde à part, qui va au charbon. Qui défie les guerres et les maladies. C'est comme ça que les sociologues et les philosophes ont expliqué le comment du pourquoi de cette force que seule une partie de football peut produire chez ses adeptes. C'est vrai que l'argent est primordial pour faire tourner l'économie de ce sport «opium des peuples», mais son importance a des limites, tellement d'autres pays, moins affûtés financièrement, ont résisté au virus en poursuivant leur Championnat (Burundi) ou en décidant de le reprendre malgré les risques et le peu de moyens pour préserver les vies humaines. Des pays qui ont immédiatement compris que rien ne sert de se dérober face à cette calamité sanitaire tandis que d'autres se montraient plus prudents en observant un maximum de temps avant de voir l'ennemi fuir leurs territoires. Nous pensons notamment à ces pays d'Afrique qui, en clubs, dominent les compétitions de la CAF depuis un moment déjà. L'Afrique du Sud, l'Egypte, la Tunisie et le Maroc ont, en effet, pris le pari de retourner sur l'herbe verbe pour boucler une saison et préparer une nouvelle. Sans vraiment se poser la question de savoir qui sera champion et qui prendra l'ascenseur. Chez nous, malheureusement, le «débat» n'est jamais mené comme partout ailleurs. Les questions fondamentales ont été occultées et les acteurs du football national ont joué dans des périmètres qui ne sont pas les leurs. Aidés par les «incompréhensions» entre les tutelles (MJS et FAF), les clubs ont mis en avant leur «égo» où chacun cherchait, malgré les apparences, ses petits intérêts. Les maîtres de ces entreprises footballistiques en totale faillite basculaient au rythme des postures prises par l'affrontement MJS-FAF. Un ministère des Sports qui n'est pas loin de reproduire les mêmes scénarios d'un passé peu glorieux en matière d'ingérence et d'injonctions. Le jeune ministre qui a juré par tous les saints qu'il ne sera pas le ministre du football finira par «tomber dans les bras» dans la reine balle ronde. A travers des rappels juridico-techniques, le département de Sid-Ali Khaldi a «déstabilisé» la fédération de Kheireddine Zetchi, qui pensait mener sa feuille de route à terme. Le président de la FAF qui a lui aussi juré de ne plus postuler pour un second mandat, a «produit», avec le consentement de la Fifa et des membres de son bureau, des amendements dans les textes fondamentaux de la fédération qui vont certainement compromettre nombre de «carrières». C'est alors l'artillerie lourde qui lui sera réservée, où même les «combattants» de l'équipe du FLN seront «mobilisés» pour abattre le projet de refondation des statuts de la FAF. Une opération d'utilité publique que beaucoup souhaitent, mais qu'une partie de la famille du football n'entend pas voir se réaliser pour des raisons évidentes de pertes de privilèges. Pour un football qui, pour une fois, a réussi à exporter une image positive de l'Algérie, grâce au sacre des Verts en Egypte, mais aussi par l'exode de quelques pépites vers les Championnats européens qui nous fait un petit peu oublier que les Algériens ne sont pas que des harragas, des boucliers ont été déployés. Dans l'objectif de faire revenir les «héritiers» du statu quo. Et forcément, l'histoire a souvent regretté ceux qui partent quand les nouveaux arrivent... M. B.