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Il y a des jours comme ça
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 08 - 2020

En voilà une nouvelle qui est bonne ! Sérieux, c'est une bonne nouvelle ; pour moi, elle l'est ! Le vaccin n'est pas encore sur le marché que l'Algérie est déjà acheteuse. C'est une excellente nouvelle ! Je le dis franchement. Ça ne réglera pas les problèmes de notre pays ; ça devrait régler le problème du Covid-19. On n'en est pas encore là, me diriez-vous ; c'est vrai, on n'en est pas encore à ce niveau. Sauf que vous constaterez avec moi que l'Algérie officielle est, cette fois-ci, dans l'action. On se met de la partie ; on joue des coudes ; on grille la queue ; on ne s'occupe de rien, sinon du bien-être de la population. Les autres ? Ils n'ont qu'à attendre, comme nous attendons notre tour du développement, de la technologie et du savoir. J'ai de l'argent, je le fais valoir auprès des grands groupes pharmaceutiques. D'ores et déjà, je suis preneur. Je mets une option. Dès que ce vaccin est prêt, je confirme mon option d'achat. C'est comme ça qu'il faut réagir à tous les niveaux.
Je suis d'accord qu'il n'y a pas que ce vaccin qu'il faut pour que notre pays aille mieux. Il nous faut un assortiment de vaccins. Oui, beaucoup de vaccins ! Il faut un vaccin contre l'incivisme. Un vaccin contre la bureaucratie. Un vaccin contre la corruption. Un vaccin contre le népotisme. Un vaccin contre l'autoritarisme. Un vaccin contre l'oligarchie. Un vaccin contre la paresse. Un vaccin contre le laisser-aller. Un vaccin contre la harga. Un vaccin contre l'obscurantisme. Un vaccin contre la saleté. Un vaccin contre une école idéologisée. Un vaccin contre le bâillon. Un vaccin contre la violence. Un vaccin contre les inégalités sociales. Un vaccin contre les inégalités homme/femme. Il y a tellement de vaccins, comme vous pouvez le constater. Ainsi, l'Algérie pourra être un pays équilibré, sans vertige identitaire, sans fuite en avant politique et sans miroir déformant.
Il y a des jours comme ça où, le matin, je n'ai pas envie de quitter le lit, de rester prostré, sans réfléchir, sans bouger et sans ressentir le monde extérieur. Il y a des jours comme ça où les quatre murs de la chambre me semblent limite protecteurs. Je voudrais blinder ces murs. Je voudrais faire de cette chambre un bunker. J'ai cette désagréable impression, souvent le matin, quand la nuit malade de son aube agresse immanquablement mon esprit. C'est juste une impression ; mais je la ressens au fond de ma conscience comme une flèche mortelle. Pourtant, il faut se lever. Donner l'impression qu'on est vivant. Donner le change. Sourire bêtement au soleil implacable qui brûle les épaules. Placer un pied devant l'autre et faire semblant de marcher. Marcher sans but. De l'errance ? L'errance dispose de sa profondeur philosophique. Là, il s'agit d'un état d'âme. Le corps n'a rien à voir là-dedans. Le cerveau, lui, par contre, fait sa mijaurée. Il refuse de nommer les choses. Il refuse de commander. Dès lors, il y a des jours où je suis en conflit avec moi-même. Puis, je reste là, sans rien dire, sans penser, sans bouger ; je suis comme une statue qui ne reflète aucune géométrie, ni aucun charme.
Je l'ai vécu à mes dépens, le manque de liquidités. Je pars à la poste, muni d'un chèque, pour retirer quelques dinars. Je fais la chaîne comme tout le monde. Le policier n'a pas arrêté de placer les uns et les autres ; je précise qu'en plus de la distanciation physique, il faut une distanciation intellectuelle. Derrière les guichets, les fonctionnaires, fatigués, dégoûtés, laminés, n'ont de cesse de s'interpeller, de rigoler, de laisser poireauter l'usager de la poste. Je n'invente rien. Je l'ai constaté aujourd'hui. Il y avait une impression de désordre incroyable des deux côtés des guichets. C'est moche, comme vécu. L'usager reçoit son dû ; il prend son temps ; il recompte ses sous, bloquant de ce fait le suivant. Ça papote. Ça parle fort. Ça gesticule. Ça s'énerve. Ça tente de violer la chaîne. À croire qu'on est dans un souk. Je ne suis vraiment pas méchant, en disant que ça avait l'air de tout, sauf d'une poste d'Etat. Arrive, enfin, mon tour. « Je ne peux pas retirer plus que ça, j'ai des achats à faire, dis-je. » « Non, monsieur, vous avez droit à 30 000 DA, c'est marqué sur l'affichette. » « Mais, c'est mon argent, dis-je bêtement. » J'ai pris, malgré tout, la somme imposée par le manque de liquidités, et, avant de sortir, j'ai eu envie de crier à me faire péter les tympans.
Il y a des jours comme ça. Comment « comme ça » ? Comme cette chaîne stupide que j'ai faite inutilement. Comme ces enquêtes qui s'annoncent. Enquête sur ce problème de liquidités. J'ai cru comprendre que c'est un fait volontaire de la part de « forces occultes ». Qui sont-elles, ces forces occultes ? Là, je ne sais pas. Je ne suis pas dans le secret des dieux. Comme je ne sais pas qui était cette « main étrangère. » Comme je ne sais pas qui était cette « main intérieure. » « Bichouh » est de retour. Il a perturbé tout le circuit de distribution des sous vers les postes algériennes. Oui, j'ai compris. « Bichouh » est encore parmi nous. Il va falloir le débusquer. L'enquête va être serrée, très serrée. Nos fins limiers mettront la main sur « Bichouh », l'arrêteront et payera pour les crises de nerfs dues à ce manque de liquidités.
Que voulez-vous faire ? On nous oblige à thésauriser nos sous. Faire un bas de laine à la maison. Comme ça, il n'y aura ni chaîne ni manque de liquidités. On nous oblige à user nos nerfs gratuitement. J'ai cette pénible impression que tout va de travers. Ce sont ces petites choses du quotidien qui perturbent le citoyen. Et font de lui une grenade dégoupillée. Des petites choses dont on ne parle pas ailleurs. On n'en parle pas ailleurs tellement c'est insignifiant, mais qui prennent des proportions gigantesques dans notre pays ; parce que c'est notre quotidien. Tiens, la dernière fois, je voulais des timbres fiscaux de 20 DA, il n'y en avait pas. Il en faut, parce que l'administration les réclame pour tel ou tel document. Ce n'est rien, mais ça empoisonne notre quotidien. Multipliez ces exemples à l'infini, vous comprendrez ce quotidien harassant de l'Algérien.
Je laisse l'immense Malek Haddad clore cet espace de parole : « Les mots ne savent plus la musique innocente/Le solfège en forêt, la cigale têtue/Je sais, je sais pourquoi le désert se lamente/Je sais, je sais pourquoi la fontaine s'est tue. »
Y. M.


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