Au début, nous n'avons pas remarqué les mines d'enterrement qui défilent au générique de ce feuilleton TV algérien. Le seul qui apparaît «normal» est paradoxalement «le mauvais» de l'histoire. Ça commence par un meurtre et nous avons logiquement cru que c'était un feuilleton policier. Mais non, c'est... on ne sait guère quoi ! Un autre défilé ! Cette fois c'est à l'hôpital du coin. Apparemment, tout le monde tombe malade ou trépasse. Vous imaginez certainement un troisième défilé, celui des pleureuses. Dans ce feuilleton, il y a un homme veuf, père de quatre filles, pas toutes de la même femme. Il ne perd pas son temps, le bougre, car il file le parfait amour avec une autre femme. Il est riche. L'une de ces quatre filles est toute heureuse parce qu'un homme déjà marié (le mauvais de l'histoire) lui a promis... le mariage. L'épouse du mari volage, qui sait tout elle aussi, subit, se lamente et pleure tout le temps. C'est l'éternelle « victimisation » de la femme, incapable de dire à son indigne mari : «Bon débarras !» Les filles du veuf amoureux, toutes les quatre belles, ne manquent matériellement de rien. Comme pour les punir du «crime» de vivre, ceux qui ont conçu ce morbide feuilleton ont décidé de les priver de leur père en «programmant» un mortel accident d'automobile. Les cris et les pleurs des filles en apprenant la triste nouvelle sont plus stridents et plus longs que jamais. Imaginant un autre défilé de pleureuses à l'hôpital, nous avons changé de chaîne. Sur une chaîne de télévision européenne passe un documentaire sur les châteaux d'une belle région de France. Ici, c'est un défilé de beaux paysages, de verdure, de rivières et de jardins. Les femmes, les hommes, jeunes et personnes âgées parlent d'art et de culture. Les mines sont souriantes et épanouies. Au château d'Amboise, le jardin d'Orient, conçu par Rachid Koraïchi en hommage à l'Emir Abdelkader, est magnifique ! K. B. [email protected]