Ce 15 août a été perçu par les Oranais comme étant un jour de délivrance puisqu'il marque la réouverture des mosquées, des cafés, des aires de loisirs et des plages. Très tôt, ce sont les Oranais pratiquants qui se sont mis sur leur trente et un pour aller prier à la mosquée. Prise de température oblige, remise de sachets pour y mettre leurs chaussures, un peu de gel désinfectant pour enfin accéder aux lieux de culte, munis de son propre tapis. Hier, samedi, la grande mosquée Ibn-Badis a connu une grande discipline de la part des dizaines de citoyens satisfaits des mesures de prévention et de protection mises à leur disposition. Les emplacements indiquant la distanciation leur ont facilité la mise en place pour éviter trop de rapprochement et ainsi reprendre le chemin de la mosquée rassurés. Le deuxième lieu pris d'assaut très tôt sont les cafés qui ont beaucoup manqué aux hommes qui considèrent ces lieux de convivialité inégalés tout au long de la journée. Là aussi, les gobelets ont remplacé les tasses à café ou encore les verres à thé, et des tables disposées en respectant la distanciation. Direction la Bastille, côté textile, là aussi, le paysage s'est adapté avec le 15 août, qui signe le retour des estivants et, donc, des articles de plage. Maillots, bikinis, serviettes de bain, sandales en plastique... sont exposés et n'ont pas attendu longtemps pour voir affluer la clientèle. Des clients qui, aussitôt parés, se sont dirigés vers la mer en empruntant la route de la pêcherie puis celle de la corniche supérieure pour le retour. Ceci fait suite à la dernière décision prise par le wali d'Oran et qui n'a pas été du goût de tout le monde, en raison de la circulation dense et lente que cela engendre. Le pire a été vécu ce vendredi lorsque les habitants de Mers-el-Kebir ont décidé de bloquer la route avec des barricades pour protester contre la coupure d'eau qu'ils endurent depuis 10 jours. Les estivants ont connu leur pire journée et sont restés sous un soleil de plomb durant plus de 6 heures jusqu'à ce que la situation s'est débloquée après 23 heures. Beaucoup sont rentrés chez eux vers 2 heures du matin. Hier samedi, les choses semblaient plus calmes, en raison sans doute de l'accès autorisé aux plages d'Aïn Turk dont les images partagées ont démontré qu'appliquer la distanciation quant à l'installation des parasols est loin, très loin d'être respecté. Ailleurs, en revanche, une certaine discipline était observée même s'il fallait attendre le milieu de l'après-midi, où d'autres baigneurs étaient attendus, pour en juger. Amel Bentolba
