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Entre allégeance et calculs, les partis dans l'expectative
Référendum sur la Constitution
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 09 - 2020

Dans l'esprit de ses promoteurs, la nouvelle Constitution introduira une rupture dans le mode de gestion des affaires publiques. Suffisant pour que cela suscite la motivation pour un débat public à condition que les partis répondent présents.
C'est la date symbolique du 1er novembre, qui coïncide avec le 66e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale contre l'occupation française, qui a été retenue pour le scrutin sur le référendum populaire sur le projet de révision de la Constitution. Moins de deux mois nous séparent de ce rendez-vous censé ouvrir une nouvelle ère post-Bouteflika chassé du pouvoir par le vaste mouvement populaire, le Hirak.
C'est donc dans l'esprit sinon la lettre des revendications scandées dans tout le pays que la prochaine consultation est appelée à se tenir. Quatre mois se sont écoulés depuis la remise, en mai dernier, du document pour amendement et enrichissement, aux nombreux partis politiques, acteurs de la société civile et aux syndicats. Il y aurait ainsi, en ce mois de septembre, 2 500 propositions transmises à la commission d'experts que préside Ahmed Laraba, éminent professeur universitaire, membre de la Commission de droit international à l'ONU. Il est épaulé dans cette mission par 17 experts en droit, dont 5 femmes. Plutôt que de revenir sur les fondements de cette mouture de la Constitution, les analystes relèvent qu'elle veut promouvoir un régime semi-présidentiel et une déconcentration des pouvoirs en réponse à la centralisation du pouvoir en vigueur jusque-là, vue comme source d'un certain nombre d'incohérences, notamment en matière de gestion démocratique des grands dossiers du pays, voire une source de tous les abus et de blocage du développement du pays.
L'infantilisation des Assemblées élues et autres structures de base de l'Etat a mené à des situations désastreuses, en totale incompatibilité avec leur mission et qui plus est d'intérêt public.
La nouvelle Constitution sur laquelle va «plancher» l'Assemblée populaire nationale (APN), dans l'esprit de ses promoteurs, introduira une rupture dans le mode de gestion des affaires publiques. Et pour cause, l'on veut croire qu'elle sera le produit du nouveau rapport de force né des manifestations populaires du 22 février 2019. Il était donc inévitable que ce projet de nouvelle Constitution soit l'objet des intérêts des parties prenantes dans les débats qu'elle implique. Beaucoup de controverses aussi parmi les pour et les contre, en espérant que cette nouvelle Loi fondamentale ne soit pas l'otage de calculs politiciens au détriment d'approches constructives parce que, en définitive, elle conditionnera l'avenir de tout un pays désireux de s'affranchir des pesanteurs d'un passé proche. Faut-il suivre le président de l'APN dans ses envolées lyriques : «Ce sera la proclamation de la nouvelle ère, fondée sur la citoyenneté active, de la légitimité populaire, la justice sociale et l'égalité des chances, et la fin de l'ère du népotisme, de la mainmise et la monopolisation du pouvoir et de la richesse.» Tout un programme qui ne doit pas nous faire oublier que cette Assemblée a cautionné tant de compromissions honnies et de coups fourrés, y compris à l'intérieur même de l'hémicycle. Les membres de cette Assemblée représentent des partis politiques mis au banc des accusés par le Hirak et qui ont du mal à se repositionner sur un échiquier politique en pleine recomposition, et ont beaucoup de mal à «retomber sur leurs pieds».
Le temps passe vite
C'est le cas des partis de la coalition gouvernementale à l'ombre de Bouteflika, en dépit de leur tentative de se refaire une virginité. Incapables de se réinventer un nouveau discours à défaut d‘un encrage populaire qui lui donnerait une légitimité perdue à jamais, ils sont réduits aujourd'hui à rechercher les meilleurs moyens d'offre de service, l'occasion rêvée de se remettre sur scelle. Il ne faut pas s'étonner de la promptitude des adeptes de la «chkara» de rouler pour le pouvoir issu de l'élection du 12 décembre 2019. Toute honte bue ! Leur zèle peut, au contraire, être pour le principal initiateur de la nouvelle Constitution, un grave facteur de discrédit aux yeux d'une opinion déjà échaudée par ce type de consultation. Incapables de réaliser leur mue à la faveur des événements, ils sont donc réduits à quémander quelques miettes en échange de leur caution. Il faut bien croire que leur activisme de salon n'a plus aucun impact faute de légitimité populaire. Question : «L'Algérie nouvelle» d'Abdelmadjid Tebboune peut-elle s'accommoder de ces reliques du passé ? Pas du tout Il est regrettable, par ailleurs, que les partis politiques censés animer la scène politique interne soit plus préoccupés par les querelles de clocher que par la vocation de force de proposition. C'est le cas du Front des forces socialistes (FFS) qui ne finit pas de mourir. Se retranchant dans le rejet de l'actuel projet de Constitution, il revendique depuis toujours une Assemblée constituante et donc un régime parlementaire. Une tendance politique plus radicale au sein de la société et parmi le Hirak en appelle au rejet purement et simplement du document, c'est-à-dire le boycott du référendum.
Les micropartis au poids politique plutôt virtuel applaudissent, quant à eux, à l'unisson. «Une opportunité pour une transition démocratique réelle» pour El-Bina qui exprime sa «satisfaction». Même son de cloche au mouvement El-Islah qui se dit «disponible à participer au succès de cette échéance». Cette position de soutien au projet de révision constitutionnelle est aussi celle du président du parti Jil Jadid, Soufiane Djilali. La démarche de ce dernier est à apprécier sans doute différemment dans la mesure où il s'est toujours posé comme pourfendeur du pouvoir Bouteflika, et ne rate aucune occasion de l'étrier dans ses diatribes acerbes qui l'ont fait remarquer dans l'opinion publique. Changement de cap ou éveil à un choix politique mûrement réfléchi ? Soufiane Djilali sait pertinemment à quoi l'expose son soutien précoce à l'élection de Abdelmadjid Tebboune au lendemain de sa victoire. Et ça n'a pas raté, au vu de la volée de bois vert qu'il reçoit de la part de ses compagnons de lutte au sein des instances de l'opposition démocratique. Rien n'y fait puisqu'il multiplie les interventions publiques en soutien au référendum du 1er novembre.
Entre allégeance intéressée, boycott ou soutien critique, c'est à un débat feutré auquel nous sommes confrontés en attendant sans doute l'entrée en lice des médias lourds et télés. Le contexte du Covid-19, qui plombe toute réunion publique, peut-il à lui seul justifier le peu d'entrain à ce rendez-vous plus que déterminant ? A moins d'une animation subite de la scène politique interne ? Pour autant, le temps passe vite.
Brahim Taouchichet


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