C'est l'histoire de deux éleveurs de vaches laitières de la commune de Taghzout, à 10 kilomètres au nord-est de Bouira. Ils ont hérité de cette profession de père en fils et ont toujours été à la hauteur des attentes de l'Etat avec une production laitière moyenne qui a atteint durant les années 2010-2016, plus de 500 litres par jour ; avant de connaître à l'instar de tous les autres secteurs, un certain déclin. Aujourd'hui même avec la crise qui frappe beaucoup d'éleveurs dont la plupart ont mis la clé sous le paillasson, les deux cousins Talbi résistent et continuent à élever une quinzaine de vaches laitières avec une production journalière de plus de 200 litres. Selon l'un des deux éleveurs, Talbi Slimane, plusieurs correspondances ont été transmises à la DSA via la subdivision agricole de Haïzer, mais aucun écho à leur appel n'a été entendu. « Nous avons toujours été de bons et loyaux éleveurs qui travaillons de manière professionnelle en produisant des centaines de litres de lait au quotidien, mais, depuis les années 2016 et le développement de notre village, Amesdour, l'exploitation est devenue exiguë et même incommodante pour les riverains qui se plaignent sans cesse des mauvaises odeurs qui se dégagent des étables », dira-t-il avant de poursuivre : «Depuis 2016, nous avons à maintes reprises sollicité auprès des services agricoles un terrain inexploité situé juste à la périphérie du village, mais malgré toute notre volonté, nos démarches sont restées vaines. Pourtant, ce terrain d'une haute valeur agricole, nous l'avons défendu lorsque en 2011, le wali de l'époque avait essayé de le céder à un entrepreneur qui voulait installer sur place une centrale à béton .». Notre interlocuteur ajoute : « Depuis, ce terrain est sauvé du béton, mais il est resté inexploité alors qu'il convient à notre projet ; celui d'une coopérative agricole ou une exploitation collective dans laquelle nous pourrons augmenter le nombre de vaches laitières en cultivant les 5 hectares de cette terre appartenant aux domaines. Nous avons sollicité l'Onta, l'Office national des terres agricoles, mais jusqu'à présent, personne au niveau local ne nous a aidés .» Aussi, pour toutes ces raisons et ne sachant plus comment s'y prendre pour exploiter ce terrain, les deux éleveurs s'en remettent au ministre de l'Agriculture et du Développement local pour les aider à prendre possession de cette terre et pouvoir délocaliser leurs étables multiplier le nombre de vaches et créer des emplois. Espérons que le cri de ces deux éleveurs sera entendu. Y. Y.