Lorsque je relis ce que j'ai écrit à ce propos, je réalise que l'on n'en dit jamais assez. Merci, par conséquent, au lecteur qui m'en a fait la remarque. Sans doute que quand on est au pouvoir, on pense que l'on va y rester indéfiniment et que l'on va pouvoir influer sur le cours des choses. Beaucoup de ceux qui en font l'expérience apprennent à leurs dépens qu'il n'en est rien. C'est bien d'arriver en conquérant quand on a un projet en tête et d'ignorer ceux qui ne méritent pas que l'on se mette à leur niveau quand on a le statut que l'on a. Perdre du temps à courir après les médisances et les a priori est-ce que cela ne laisserait pas penser que l'on a du temps à tuer ou que l'on cultive une parano dont la cause algérienne n'a aucun besoin ? J'ai, par exemple, boycotté volontairement le documentaire produit par la chaîne de télé française M6 sans même avoir la moindre idée de son contenu. Je ne me sens pas pour autant frustrée, parce que je n'ai rien raté d'essentiel. Je ne suis pas une inconditionnelle de tout ce qui se produit sur l'Algérie mais je respecte la liberté que s'offrent les autres de le faire. Parce qu'il n'y a pas de bonne et mauvaise liberté. A chacun de s'offrir la sienne et de la défendre. On n'a pas à disposer de la mienne à regarder ce que je veux et on n'a pas à décider à ma place de ce que je peux et ne peux pas regarder. Je n'ai pas besoin de tuteur. Je suis adulte, responsable et je veux continuer à faire mes propres choix. Les Algériens en ont suffisamment soupé avec la chaîne unique et la presse unique pour ne plus avoir envie qu'on leur impose des programmes qui ne sont pas à leur goût. Par contre, je vis mal l'idée que nous ne soyons pas en mesure d'offrir à autrui ce que nous aimerions qu'ils voient de nous. Pourquoi attendre des autres qu'ils le fassent à notre place et s'empresser de crier au scandale ? Les réseaux sociaux tombent toujours à bras raccourcis sur ce qui n'est pas produit «at home» comme on dit. Les officiels algériens aussi. J'ignore qui emboîte le pas à l'autre mais le fait est là. On critique mais on s'arrange pour dépendre des autres tout en voulant, à tout prix, contrôler ce qu'ils font. M. B.