Présence militaire française au Mali. Au début, Paris l'avait baptisée opération « Serval ». Ensuite, elle l'a rebaptisée « Barkhane ». Et là, elle va l'appeler comment ? Opération... ... « Passoire » ? J'avoue que je n'ai pas très bien compris ! Si le ministre français des Affaires étrangères tenait tant à nous dire : « les relations entre Paris et Alger sont stratégiques », il aurait pu se rendre à la pointe sud la plus extrême de la Corse et le crier dans un mégaphone, nous l'aurions entendu, sûrement. Il n'avait pas besoin de bousculer le protocole sanitaire — surtout le nôtre — débarquant un jeudi et oubliant que le vendredi, c'est férié-repos chez nous. Maintenant, je lis qu'une fois débarqué sur nos côtes, il a aussi émis un avis sur le prochain référendum constitutionnel du 1er novembre. Et c'est là où moi je pète un câble... diplomatique. Ghir el kheïr, Jean-Yves ? En vertu de quoi tu viens ici postillonner un avis sur le scrutin du 1er novembre ? Nous, et parce que nous sommes de cette contrée, en possédons les papiers d'identité, avons le droit de dire du bien ou du mal de ce référendum. Les autorités d'ici musèlent ceux qui veulent en dire du mal ? Qu'à cela ne tienne ! À nous, ici même, d'aller à la castagne contre ces autorités, ya sidi. Une bonne grosse castagne entre Algériens ! Mais toi ? D'où elle sort cette incongruité ? Du livre noir et crade de la « Françafrique » ? Ah ! Lalla ! Libre à ceux de notre continent de souscrire encore à ce livre et à ses chapitres-cahier-des-charges qui les lient pieds et poings liés. Mais pas moi ! Pas nous ! Du moins nous qui n'attendons rien de Fafa, et surtout pas qu'elle valide ou pas nos référendums. Est-ce que je débarque moi à Paris en félicitant la ministre des Armées d'avoir fermé son clapet devant la libération de 200 djihadistes au Mali ? Non ! Est-ce que je dis à Darmanin qu'il a bien fait de quitter précipitamment la douceur du Maroc pour regagner la France après l'assassinat horrible d'un prof d'histoire par un Tchétchène ? Comment aurait réagi la France si Boukadoum, notre ministre des Affaires étrangères, ayant à peine atterri à Orly, y aurait aussitôt émis un avis critique sur le vote par les députés français de la nouvelle loi sur l'IVG, l'interruption volontaire de grossesse ? Alors chacun sa chacune ! Et chacun tient son « Sabaâ », son 7e ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. H. L.
