Quand la presse avait révélé l'octroi d'un logement... AADL au rejeton d'Abdelkader Zoukh qui venait de débarquer d'une autre wilaya de résidence, son père ne s'est pas encombré d'explications. Alors que de braves « souscripteurs » qui avaient déposé leurs dossiers depuis 15 ans désespéraient de voir la fin de leur calvaire, le nouveau wali de la capitale était « convaincu » que sa progéniture n'avait pas à attendre comme tous les Algériens. Non seulement son fils n'avait pas à suivre la procédure légale pour l'obtention d'un logement AADL, il n'avait pas non plus à satisfaire aux conditions d'accès à cette formule dont les plus importantes tiennent dans une fourchette de revenus et le fait de ne pas être propriétaire d'une autre habitation. Dans l'histoire, il y a bien d'autres choses que M. Zoukh tenait comme des banalités, comme le choix du site ou le standing. Pour cela, il était évident qu'on choisisse ce qui se faisait de mieux en la matière pour son enfant. Il se peut même que Monsieur le Wali de la capitale ignore toutes ces histoires. Il ne manquerait plus qu'un si haut responsable s'encombre de ce genre de « détails », comme avoir un certain nombre d'enfants pour prétendre à un « F5 », par exemple. Sur la question précise, on peut concéder à M. Zoukh le mérite de la franchise, en livrant aux journalistes les faits tels qu'ils se sont passés : mon fils devait déménager pour des « raisons professionnelles », on lui a octroyé un logement ! Pas plus compliqué que ça. Et les choses étant au point où elles étaient à l'époque, le wali d'Alger et son rejeton pouvaient même prétendre à la... reconnaissance populaire ! Après tout, pour beaucoup d'Algériens, un enfant de wali qui « se contente » d'un logement AADL, c'est plutôt rare et tellement sobre que cela mérite d'être retenu. Mais on a peut-être parlé trop vite : ce n'est pas sûr que Zoukh « JR » ait un jour habité cet appartement. Les logements « sociaux » et les nouvelles formules qui s'y apparentent, c'est une histoire de « quotas » pour responsables, selon la position de chacun de la hiérarchie. Ceux qui en obtiennent sont trop riches pour les occuper, ils sont donc revendus sur... pied, comme on dit des récoltes. Il y en a qui n'ont vu que les... liasses de « leurs » appartements dont ils ignorent jusqu'à l'emplacement ! En l'occurrence, M. Zoukh ne devait pas se gêner et on comprend la désinvolture avec laquelle il a répliqué à ceux qui pensaient candidement tenir leur « scandale » dans un logement AADL octroyé au fils d'un wali de la capitale. Ça devait le faire rire et il n'a pas tort. Et pour cause, il a... distribué combien de logements aux plus puissants avant de se servir ? Les Algériens en ont déjà une idée avec ce que M. Zoukh a « distribué » à la famille du général Hamel. Ils en sauront certainement plus lors du procès qui s'ouvre aujourd'hui qui ne concerne que les avantages octroyés à l'ancien chef de la police nationale. Un autre s'ouvrira mardi prochain où il sera question des largesses de Zoukh avec Tahkout et Haddad. Il y en aura que ce ne sera pas surprenant : un logement AADL pour le fils d'un wali de la capitale ça fait rire plus de monde qu'on ne croit. S. L.